Algues, écologie et solidarité : quand l’hygiène menstruelle devient juste
Vyld fabrique des serviettes hygiéniques et tampons à base d’algues, offerts aux personnes sans domicile, pour une hygiène menstruelle durable et solidaire.
Berlin‑Neukölln, 2021 : Vyld naît de la volonté de Melanie Schichan et Ines Schiller de transformer le secteur des protections féminines. Aujourd’hui, l’entreprise développe des serviettes et tampons à base d’algues, biodégradables, sans substances nocives, et distribue déjà ses prototypes aux personnes sans domicile fixe. Un exemple fort de durabilité active, qui allie projet environnemental, justice sociale et respect des corps.
Pourquoi les algues sont l’avenir des protections menstruelles
Les algues s’imposent comme matériau écologique de choix : elles poussent rapidement, ne nécessitent ni eau douce ni pesticides, et, une fois utilisées, se dégradent naturellement. Vyld les utilise pour créer un tampon, le Kelpon (aussi appelé Tangpon selon les sources), et développe une serviette entièrement composée d’algues, à usage durable. Ces protections respectent aussi le microbiome vaginal et évitent les substances nocives, selon les déclarations de la start‑up.
Prototypes porteurs de dignité et de soutien
Plutôt que de gaspiller les premiers prototypes, Vyld les donne via l’organisation Social Period eV aux refuges, centres d’hébergement, garderies, où les serviettes et tampons peuvent réellement servir. Ces distributions répondent à un enjeu pratique : les personnes sans domicile fixe manquent souvent d’un emplacement sûr pour changer un tampon ou une serviette, mais utilisent plus facilement des serviettes distribuées gratuitement.
Innovation, modèles économiques et traçabilité
Vyld ne se contente pas d’innover sur les produits : l’entreprise adopte aussi un modèle financier responsable, le Future Profit Partnership Agreement (FPPA), qui vise à équilibrer durabilité, impact social et indépendance. La start‑up a levé des fonds à sept chiffres pour développer le Kelpon, et élargir sa gamme “Algaeverse” à des produits compostables comme les serviettes — le tout produit en Allemagne avec des algues européennes.
Des défis à venir, des promesses bien réelles
Le principal défi reste la suppression totale du plastique dans les protections — certains prototypes combinent encore une couche plastique pour éviter les fuites. Vyld travaille à éliminer cette dernière, afin que le produit soit 100 % algues, 100 % compostable. Par ailleurs, le coût reste élevé, surtout en phase de prototypage et de production en faible volume. Toutefois, la solidarité, les dons via “Initiative Vympact”, les partenariats publics‑privés annoncent un avenir où ces protections pourraient être accessibles à tous, sans compromis.
Un impact double : santé féminine et environnement
En rendant ses produits disponibles gratuitement pour celles qui en ont le plus besoin, Vyld crée un cercle vertueux : améliorer la santé menstruelle des personnes vulnérables, réduire le gaspillage plastique et l’empreinte écologique des protections traditionnelles, et sensibiliser à la fois les consommateurs et les institutions.
La start‑up montre que l’innovation responsable peut être solidaire, que la durabilité ne se limite pas au produit mais s’étend au modèle économique et à l’équité. En cela, Vyld contribue à rendre les règles, non seulement plus “vertes”, mais aussi plus humaines.