Bancs rouges contre les violences conjugales : l’initiative inspirante de Morlaix Communauté
Morlaix Communauté installe des bancs rouges pour sensibiliser aux violences conjugales. Découvrez cette initiative symbolique et solidaire en Bretagne.
En Bretagne, une vague rouge s’apprête à déferler sur les places publiques. Sous l’impulsion de Morlaix Communauté, plusieurs communes du territoire s’unissent pour installer des bancs rouges, symboles forts de la lutte contre les violences conjugales. Une initiative à la fois mémorielle et militante, destinée à sensibiliser la population et briser le silence autour d’un fléau qui touche encore une femme sur trois en France.
Un symbole fort pour alerter et mémoriser
Les bancs rouges ne sont pas une nouveauté en France, mais leur déploiement coordonné par Morlaix Communauté marque une volonté collective de ne plus fermer les yeux. « Quinze communes ont déjà répondu présentes », souligne Anne-Catherine Lucas, vice-présidente en charge de la cohésion sociale et maire de Lanmeur. Chaque banc, peint ou acheté en rouge, portera une plaque avec le numéro d’écoute national, le 3919, ainsi que les numéros d’urgence (17 et 114).
L’inspiration vient d’un drame local : en avril 2025, la ville de Carantec inaugurait un banc rouge sur la plage du Kelenn, en mémoire de Florence Urien et ses deux filles, victimes d’un féminicide en 2022. Ce symbole devient un lieu de recueillement et un rappel constant de la nécessité d’agir.
Une mobilisation qui dépasse les frontières communales
Morlaix Communauté ne se contente pas d’inciter ses communes membres à adopter ce symbole. Elle prend en charge le coût des plaques, facilitant ainsi l’adhésion des plus petites collectivités. « L’objectif est d’avoir un banc rouge dans chaque commune, pour que personne ne puisse ignorer ce combat », explique Anne-Catherine Lucas.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche globale de sensibilisation. Les bancs rouges ne sont pas seulement des objets : ils deviennent des supports pour des campagnes d’information, des temps d’échange, et des lieux de mémoire. Ils rappellent que les violences conjugales ne sont pas une affaire privée, mais un problème de société.
Briser le silence : un enjeu de société
En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Pire, 80 % des victimes connaissaient leur agresseur. Pourtant, les violences conjugales restent souvent invisibles, cachées derrière les murs du domicile. Les bancs rouges, par leur présence dans l’espace public, forcent le regard et interrogent.
« Beaucoup de gens ne savent pas comment réagir lorsqu’ils suspectent des violences, explique une travailleuse sociale. Ces bancs, avec les numéros d’urgence, leur donnent un outil concret pour agir. » L’enjeu est double : informer et responsabiliser.
Un élan qui inspire au-delà de la Bretagne
L’initiative de Morlaix Communauté pourrait bien faire des émules. Déjà, d’autres territoires s’interrogent sur la possibilité d’adopter ce symbole. « Ce qui est puissant, c’est la simplicité du message, souligne une élue. Un banc rouge, c’est visible, compréhensible, et ça parle à tout le monde. »
Les associations locales saluent cette mobilisation. Pour elles, chaque banc installé est une victoire contre l’indifférence. « Plus il y aura de bancs rouges, plus les victimes se sentiront soutenues, et moins les agresseurs pourront agir dans l’ombre », affirme une militante.
Et si le rouge devenait la couleur de l’espoir ?
Les bancs rouges de Morlaix Communauté sont bien plus que des objets peints. Ils incarnent une prise de conscience collective, un refus de l’indifférence, et une volonté de transformer l’espace public en lieu de résistance. En rendant visible l’invisible, ils rappellent à chacun son rôle dans la lutte contre les violences conjugales.
Et si, demain, chaque ville de France avait son banc rouge ? Ce serait un pas de géant vers une société où plus aucune femme ne mourrait sous les coups de son conjoint.
Et vous, que pensez-vous de cette initiative ? Pensez-vous que les symboles forts comme les bancs rouges peuvent vraiment faire évoluer les mentalités ?
