Bangladesh : Révolution textile avec la soie de lotus
Le Bangladesh s'engage dans une nouvelle ère de mode de luxe durable avec l'émergence de la soie de lotus. Ce tissu exceptionnel, qui se distingue par sa biodégradabilité, est fabriqué à partir ...
Ce tissu exceptionnel, qui se distingue par sa biodégradabilité, est fabriqué à partir des tiges de lotus, alliant ainsi un savoir-faire ancestral à des pratiques modernes axées sur la durabilité. En intégrant cette technique innovante, le pays ne se contente pas de créer un produit de luxe, mais il redéfinit également les normes de l'industrie textile en mettant l'accent sur des méthodes de production respectueuses de l'environnement.
Ce qui rend la soie de lotus particulièrement remarquable, c'est qu'elle est produite sans l'utilisation d'eau, de produits chimiques ou de combustibles fossiles, la plaçant parmi les textiles les plus écologiques au monde. Dans un contexte où la crise climatique est de plus en plus pressante et où la demande pour des alternatives durables ne cesse de croître, le Bangladesh se positionne comme un pionnier en introduisant ce tissu rare, dérivé des tiges du lotus asiatique (Nelumbo nucifera). En fabriquant ce produit pour la première fois sur son sol, le pays ouvre la voie à des avancées significatives tant sur le plan social qu'économique, en particulier pour les communautés rurales qui en bénéficient directement.
L'initiative autour de la fibre de lotus a été impulsée par le Bengal Plants Research and Development (BPRD), qui a commencé à explorer cette possibilité en 2021. Ce projet de recherche, soutenu par la Commission nationale du Bangladesh pour l'UNESCO, visait à étudier la diversité, l'utilisation et la conservation du lotus. Grâce à cette collaboration, l'idée d'extraire la fibre de lotus a pris forme, marquant le début d'une aventure prometteuse qui pourrait transformer non seulement l'industrie textile, mais aussi la vie des artisans et des producteurs locaux.
Lotus : symbole d'avenir durable et d'héritage culturel
Selon Sikdar Abul Kashem Shamsuddin, président du BPRD et chercheur principal du projet, ce n'est pas simplement une avancée scientifique, mais véritablement une renaissance culturelle pour le Bangladesh. Le lotus, qui fait partie intégrante de l'héritage de la région depuis des générations, est désormais perçu comme un élément clé de notre avenir durable. Cette plante emblématique, qui a toujours été ancrée dans la culture locale, se transforme aujourd'hui en un symbole d'innovation et de durabilité.
Rakha Hari Sarker, professeur associé au département de botanique de l'Université de Dhaka, souligne que le pétiole du lotus contient un filament naturel d'une finesse remarquable, capable d'être transformé en une fibre précieuse avec un minimum d'interventions. Ce processus est non seulement organique et durable, mais il est également profondément enraciné dans notre culture. Contrairement aux méthodes de production textile traditionnelles qui nécessitent une consommation élevée d'électricité, de colorants chimiques et d'eau, la fabrication de soie de lotus au Bangladesh se distingue par son faible impact environnemental, ce qui en fait une alternative respectueuse de la nature.
En plus de ses atouts écologiques, la soie de lotus joue un rôle crucial dans la revitalisation du patrimoine textile du Bangladesh, tout en offrant de nouvelles opportunités aux femmes et aux artisans des zones rurales. Dans des villages comme Ronkoil, situés dans le district de Faridpur, des programmes de formation sont mis en place pour enseigner aux femmes l'art de produire des fils de lotus. Cette initiative ne crée pas seulement des emplois pour les familles à faibles revenus, mais elle contribue également à l'autonomisation économique des femmes, leur permettant de prendre une part active dans le développement de leur communauté.
vu sur Mongabay