COP 30 : le Suriname protège 90 % de ses forêts, un espoir pour la planète
Le Suriname protège 90 % de ses forêts, un engagement historique pour l’Amazonie et le climat. Découvrez comment ce petit pays devient un géant de la conservation.
En pleine crise climatique, une lueur d’espoir émerge d’Amérique du Sud. Le Suriname, petit pays bordé par le Brésil et la Guyane, vient d’annoncer la protection de 90 % de sa couverture forestière par la loi. Une décision historique, prise à New York en amont de la COP 30, qui positionne ce pays comme un leader mondial de la conservation. Avec 15 millions d’hectares de forêt tropicale, le Suriname devient un exemple à suivre pour préserver la biodiversité et lutter contre le réchauffement climatique. Une initiative saluée par les experts et les ONG, qui y voient un tournant pour l’Amazonie et la planète.
Un engagement sans précédent pour l’Amazonie
Le Suriname, souvent méconnu, abrite l’un des plus grands réservoirs de biodiversité au monde. 90 % de son territoire est recouvert de forêts tropicales, faisant de lui l’un des trois seuls pays considérés comme des puits de carbone naturels. En d’autres termes, il absorbe plus de CO₂ qu’il n’en émet, un atout majeur dans la lutte contre le changement climatique.
La présidente Jennifer Geerlings-Simons a officiellement annoncé cette mesure lors d’une conférence à New York, soulignant « l’immense responsabilité » de son pays. « Nous envisageons une économie alimentée par nos forêts et notre biodiversité », a-t-elle déclaré, marquant une rupture avec les modèles de développement destructeurs. Cette décision intervient alors que la déforestation en Amazonie, bien qu’en baisse globale, reste une menace persistante dans certains pays voisins.
Un écosystème unique à préserver
Le Suriname est un sanctuaire pour la faune et la flore. Selon Re:wild, une ONG active dans la région, le pays abrite plus de 700 espèces d’oiseaux, 100 amphibiens, des jaguars, des loutres géantes et 8 espèces de primates. « Je travaille ici depuis 50 ans, et cet engagement est historique », s’enthousiasme Russell Mittermeier, expert en conservation. « Cela établit une nouvelle norme pour toute l’Amazonie », une région durement touchée par la déforestation ces dernières décennies.
Protéger 90 % des forêts, c’est aussi sauvegarder des milliers d’espèces menacées et maintenir l’équilibre climatique. Les forêts tropicales jouent un rôle clé dans la régulation du climat, la purification de l’air et la protection des sols. En agissant ainsi, le Suriname montre que développement économique et préservation de l’environnement peuvent aller de pair.
Un signal fort avant la COP 30
Cette annonce tombe à point nommé, à quelques mois de la COP 30, qui se tiendra à Belém, au Brésil. L’Amazonie y sera au cœur des débats, et le Suriname offre un exemple concret de ce que peut accomplir une volonté politique forte. « C’est un message clair envoyé au monde entier », souligne Mittermeier. « Si un petit pays comme le Suriname peut le faire, pourquoi pas les autres ? »
La décision survient dans un contexte où les pertes de forêts amazoniennes diminuent, notamment grâce à une réduction des incendies. Mais les défis restent immenses, et l’engagement du Suriname pourrait inspirer d’autres nations à renforcer leurs propres politiques environnementales.
Une économie verte en construction
Contrairement à d’autres pays qui misent sur l’exploitation minière ou agricole, le Suriname mise sur une économie verte. « Nos forêts sont notre richesse », rappelle la présidente. Le pays explore des alternatives durables, comme l’écotourisme ou la valorisation des produits forestiers non ligneux, pour concilier croissance et protection de la nature.
« Nous prouvons qu’il est possible de grandir sans détruire », affirme Melvin W.J. Bouva, ministre des Affaires étrangères. Une vision qui pourrait séduire les investisseurs soucieux d’impact environnemental et les partenaires internationaux, à l’heure où les financements climatiques sont de plus en plus conditionnés à des engagements concrets.
Un modèle pour l’Amérique du Sud et au-delà
Le Suriname ne se contente pas de protéger ses forêts : il redéfinit les priorités d’une région souvent critiquée pour sa gestion environnementale. « C’est un espoir pour toute l’Amazonie », estime Re:wild. En fixant un objectif aussi ambitieux, le pays pousse ses voisins à reconsidérer leurs politiques et à adopter des mesures similaires.
Et si la solution à la crise climatique venait des plus petits États ? Le Suriname le démontre : avec de la volonté, même un pays de 600 000 habitants peut devenir un acteur clé de la transition écologique. « Nous ne sommes pas seulement gardiens de nos forêts, nous sommes gardiens de l’avenir de la planète », conclut la présidente Geerlings-Simons.
En même temps connaissant
Ronnie Brunswijk depuis la révolution du Suriname ( 89 ) il ne risque pas d y arriver grand chose