De 6 à 160 couples : la renaissance des chouettes effraies en Angleterre
Découvrez comment Dot et George Bramall ont multiplié par 26 la population de chouettes effraies en 30 ans grâce à des nichoirs et une mobilisation locale.
Il y a 30 ans, Dot et George Bramall posaient les bases d’une success story écologique. Arrivés de Guernesey, ils furent frappés par la rareté des chouettes effraies dans le West Cheshire. Un recensement de 1994 ne comptait que six couples reproducteurs. Aujourd’hui, grâce à leur engagement, la région en abrite environ 160. Leur histoire est celle d’une passion transformée en héritage.
Un constat alarmant, une action immédiate
« Où sont passées toutes les chouettes effraies ? » Cette question, posée par Dot et George à leur arrivée, résonna comme un appel à l’action. En 1995, ils fondèrent le groupe Broxton Barn Owl, déterminés à inverser la tendance. Leur méthode ? Installer des nichoirs adaptés et cartographier les corridors fauniques le long des vallées fluviales.
« Nous avons suivi les vallées, installé des nichoirs, et les chouettes sont venues », se souvient Bernard Wright, membre fondateur. Leur approche, à la fois scientifique et pragmatique, a porté ses fruits. Dès 2006, plus de 650 jeunes chouettes effraies naissaient grâce à leurs efforts.
Une collaboration locale pour un impact durable
Le succès du groupe Broxton Barn Owl repose aussi sur un travail d’équipe. En partenariat avec des associations locales, ils ont sensibilisé le public aux menaces pesant sur l’habitat des chouettes. Les agriculteurs ont joué un rôle clé en préservant des zones en friche, essentielles à la survie des petits mammifères dont se nourrissent les rapaces.
« Ces superprédateurs se portent mieux quand leur écosystème est riche », explique Joe Cooper, président actuel. Mais les défis persistent. Les variations climatiques et l’urbanisation menacent toujours les sites de nidification. « Chaque vieux bâtiment transformé en logement est une perte pour les chouettes », alerte Michael Whiteside, bénévole depuis 25 ans.
Un héritage qui inspire les nouvelles générations
Dot et George Bramall ne sont plus là, mais leur héritage perdure. En 2022, on comptait entre 160 et 170 couples reproducteurs, un chiffre qualifié d’« incroyable » par les bénévoles. « C’est comme la “Dad’s Army” : on est âgés, mais l’énergie est toujours là ! », s’amuse Chris Whitehurst, bénévole depuis 2000.
Leur message aux jeunes ? « Tenir un hibou dans ses mains, c’est une expérience unique. La nature a besoin de nouveaux passionnés. » Leur histoire prouve qu’avec de la détermination, chacun peut faire la différence.
Un modèle pour la conservation mondiale
L’exemple des Bramall montre que la protection des espèces passe par l’action locale. Leur méthode, reproductible, inspire d’autres régions. « Leur travail est une leçon d’espoir », souligne un expert de la RSPB.
Et si la clé de la biodiversité résidait dans l’engagement de tous ? Leur histoire le suggère : agir, même à petite échelle, peut changer le cours des choses.
« La nature n’a pas besoin de héros, mais de passionnés. » — Dot et George Bramall, pionniers de la conservation.



