DMLA atrophique : 80 % des patients retrouvent une vision partielle grâce à Prima
L’implant rétinien Prima redonne partiellement la vue à 80 % des patients atteints de DMLA atrophique. Découvrez cette avancée médicale révolutionnaire et ses résultats prometteurs.
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) touche des millions de personnes dans le monde, provoquant une perte progressive de la vision centrale. Jusqu’à présent, aucune solution n’existait pour la forme atrophique de cette maladie, responsable de cécité chez les seniors. Pourtant, une avancée majeure vient de voir le jour : le système Prima, un dispositif de neurostimulation, a restauré partiellement la vue chez plus de 80 % des participants d’un essai clinique international. Une lueur d’espoir pour des milliers de patients.
La DMLA, une maladie dévastatrice sans traitement
La DMLA est la première cause de cécité chez les personnes de plus de 60 ans. Elle détruit la macula, la zone centrale de la rétine, essentielle pour la lecture, la reconnaissance des visages ou la conduite. La forme atrophique, la plus répandue, se caractérise par la disparition irréversible des photorécepteurs, laissant les patients avec une vision périphérique intacte, mais une incapacité à distinguer les détails.
Aucun traitement n’était disponible pour cette forme de la maladie — jusqu’à aujourd’hui. Grâce à une collaboration internationale impliquant l’Inserm, Sorbonne Université, le CNRS, et plusieurs hôpitaux parisiens, une solution innovante émerge : le système Prima.
Prima : comment fonctionne ce dispositif révolutionnaire ?
Développé par le professeur Daniel Palanker de l’université Stanford, Prima combine un implant sous-rétinien et des lunettes à réalité augmentée. Voici son principe :
Les lunettes captent les images via une caméra miniature.
Un algorithme optimise ces images (agrandissement, contraste, luminosité).
Le flux vidéo est transformé en signaux infrarouges, projetés sur un implant de 2 mm², greffé sous la rétine.
L’implant, composé de 378 électrodes photovoltaïques, stimule les cellules nerveuses résiduelles, envoyant des signaux au cerveau.
Contrairement aux autres implants rétiniens, Prima fonctionne sans fil et utilise l’énergie des faisceaux infrarouges pour activer les électrodes. Une prouesse technologique qui évite les câbles encombrants et réduit les risques d’infection.
Des résultats spectaculaires : 80 % des patients voient leur vision s’améliorer
L’étude clinique, publiée dans le prestigieux New England Journal of Medicine, a inclus 38 patients atteints de DMLA atrophique avancée, âgés en moyenne de 78,9 ans. Les résultats sont sans précédent :
81 % des participants ont gagné au moins 10 lettres sur les tableaux de vision standard, un an après l’implantation.
78 % ont amélioré leur acuité visuelle de 0,3 logMAR, soit l’équivalent de plusieurs lignes sur un tableau ophtalmologique.
84,4 % ont pu relire des lettres, des chiffres et des mots chez eux, un exploit pour des patients auparavant incapables de distinguer quoi que ce soit au centre de leur champ visuel.
Le bénéfice maximal observé ? Un patient a regained la capacité de lire 59 lettres supplémentaires. Une performance inégalée dans le domaine de la neurostimulation rétinienne.
Une sécurité validée malgré des effets secondaires maîtrisés
Comme toute intervention chirurgicale, l’implantation de Prima comporte des risques. 26 événements indésirables graves ont été recensés chez 19 participants, principalement des hypertensions oculaires, décollements de rétine ou hémorragies. 95 % de ces complications ont été résolues spontanément ou par traitement, confirmant la bonne tolérance du dispositif.
« Le bénéfice pour les patients dépasse largement les effets indésirables », souligne le professeur José-Alain Sahel*, chercheur à l’Inserm et auteur principal de l’étude. « Pour la première fois, des patients retrouvent une vision centrale fonctionnelle, tout en conservant leur vision périphérique. C’est une avancée historique. »*
Un espoir pour les millions de personnes atteintes de DMLA
Cette étude ouvre la voie à une commercialisation future du système Prima, après validation des autorités sanitaires. Les patients pourraient bientôt bénéficier d’une solution concrète pour retrouver une partie de leur autonomie : lire un livre, reconnaître un visage, ou distinguer les objets du quotidien.
La DMLA atrophique n’est plus une fatalité. Grâce à la convergence des efforts de la recherche française et internationale, une nouvelle ère s’ouvre pour la lutte contre la cécité liée à l’âge. Prima pourrait bien devenir le standard de demain.


