Don du sang en Alsace : quand les chefs étoilés boostent la générosité !
En Alsace, des chefs étoilés cuisinent pour les donneurs de sang. Résultat : +50% de fréquentation et une ambiance conviviale qui sauve des vies. Découverte d’une initiative inspirante.
« Ce soir, on a mis le paquet, il y aura un potage en entrée, plein de petites choses sympas, c’est Noël avant l’heure. » La phrase est signée Sylvain Scherer, chef alsacien bénévole, et résume à elle seule l’esprit d’une initiative aussi savoureuse qu’efficace. Vincent, donneur régulier, a convaincu ses amis de le rejoindre ce soir-là avec un argument imparable : un dîner préparé par des chefs. « Je leur ai dit que c’était une soirée spéciale, qu’il y avait des chefs qui cuisinaient, donc ils étaient encore plus motivés que d’habitude », s’amuse-t-il. Et ça marche : le centre de don d’Entzheim, dans le Bas-Rhin, enregistre jusqu’à +50% de fréquentation lors de ces événements.
Un menu gastronomique pour attirer les donneurs
Imaginez : un baeckeoffe aux légumes, un potage maison, et des mets qui valent 20€ à la carte, servis gratuitement. Depuis 2022, la Fédération des chefs d’Alsace organise une à deux fois par mois ces collectes « gourmandes ». L’objectif ? Rendre le don du sang plus attractif en y ajoutant une touche de convivialité. « C’est quand même sympa, on ne va pas dire le contraire », confie une donneuse ravie. Pour les bénévoles, l’afflux de monde demande une organisation sans faille : « D’habitude, on reçoit une centaine de personnes. Là, on en attend 180 », explique Céline, bénévole sur place.
L’idée est simple : transformer une démarche citoyenne en moment agréable. « Des nouveaux donneurs sont attirés par le côté moins médical, dans une ambiance chaleureuse », analyse Sandra Fremon, directrice communication de l’Établissement français du sang (EFS) Grand Est. Et les résultats parlent d’eux-mêmes : l’Alsace figure parmi les régions les plus généreuses en dons du sang.
Une opération gagnante pour tous
Pour les donneurs, c’est l’assurance d’un bon repas et d’une soirée conviviale. « Petit resto du lundi soir, franchement, c’est super bon, je suis content d’être venu », témoigne un participant. Pour les chefs, c’est une belle vitrine : la liste des donneurs est mise à disposition pour ceux qui souhaiteraient découvrir leurs restaurants. Pour l’EFS, c’est une manière de sensibiliser un public plus large, tout en répondant à un besoin constant de dons.
Chaque don, c’est une heure de son temps, un repas offert, et jusqu’à trois vies sauvées. Une équation qui a tout pour plaire. « On allie l’utile à l’agréable », résume Sandra Fremon. Et si l’Alsace montre l’exemple, l’espoir est que cette initiative inspire d’autres régions.
Un modèle à dupliquer en France ?
L’Alsace prouve que le don du sang peut rimer avec plaisir. Les chefs locaux espèrent que leurs collègues ailleurs en France s’empareront du concept. « C’est une belle manière de redonner du sens à notre métier », confie Sylvain Scherer. En offrant leur temps et leur talent, ils rappellent que la solidarité peut aussi passer par les papilles.
« Une bonne opération pour tout le monde », résume un donneur. Et si la recette du succès était finalement aussi simple qu’un bon plat partagé ?
Un élan de générosité qui dépasse les frontières
Au-delà des chiffres, c’est l’esprit de ces soirées qui marque les esprits. Entre deux assiettes, les échanges vont bon train, et l’acte de donner son sang devient presque festif. « On se sent utile, et en plus, on est chouchouté », sourit une jeune donneuse.
L’EFS l’a bien compris : pour mobiliser, il faut parfois casser les codes. Et si un baeckeoffe pouvait sauver des vies, pourquoi s’en priver ? L’Alsace l’a fait, et les autres régions pourraient bien suivre.
Et vous, seriez-vous prêt à donner votre sang pour un dîner préparé par un chef ? Une question qui, grâce à cette initiative, trouve enfin une réponse… gourmande.


