Elle plante 3000 roseaux pour restaurer un lac en Bolivie
Dayana Blanco, une jeune femme aymara, s'engage activement dans la restauration du lac Uru Uru en utilisant des plantes indigènes.

Avec un groupe de jeunes de sa communauté, elle a entrepris de planter des roseaux de totora, qui jouent un rôle crucial dans le filtrage et la revitalisation de ce lac gravement touché par l'exploitation minière. À seulement 26 ans, Dayana ressent un lien profond avec la faune locale, en particulier avec les flamants roses, qui sont devenus des indicateurs essentiels de la santé de cet écosystème fragile.
Elle se remémore avec nostalgie les temps où, lorsque ses grands-parents étaient encore en vie, les eaux du lac étaient d'une clarté éclatante et les oiseaux volaient en grands groupes au-dessus de la surface. Cependant, en 2019, alors qu'elle n'avait que 20 ans, elle a constaté avec tristesse une disparition progressive de ces oiseaux. Lors de ses promenades, elle ne voyait plus que quelques flamants, souvent malades ou déjà morts, témoignant ainsi de la dégradation alarmante de leur habitat naturel.

En s'appuyant sur le savoir traditionnel de son peuple, il a redécouvert une méthode oubliée : l'utilisation de la totora, une plante aquatique locale, pour purifier l'eau. Avec un groupe de jeunes motivés, il a pris l'initiative de réintroduire cette pratique ancestrale dans le but de restaurer son lac. Trois ans plus tard, ils ont réussi à replanter 3 000 totoras, attirant de nouveau les flamants roses et permettant à la nature de reprendre ses droits. « La nature nous remercie », partage Dayana avec émotion. Leur projet a reçu une reconnaissance internationale, leur valant plusieurs distinctions, y compris le prix de la Convention Ramsar sur les zones humides et le programme Restauration Stewards 2024 du Global Landscape Forum.
Cependant, leur lutte ne s'arrête pas là : ils aspirent à transformer leur initiative en un véritable centre de savoirs ancestraux. Quelle est la prochaine étape ? Ils envisagent d'expérimenter avec une autre plante autochtone, la chijchua, tout en multipliant les initiatives éducatives pour sensibiliser leur communauté à l'importance de la protection du lac. Cette démarche vise non seulement à restaurer l'écosystème local, mais aussi à renforcer les liens entre les générations passées et futures, en intégrant les connaissances traditionnelles dans des actions concrètes pour l'environnement.