Endométriose : un test révolutionnaire dans le sang menstruel
Découvrez une innovation majeure : un test simple et ultra-sensible pour diagnostiquer l’endométriose via le sang menstruel, grâce à la technologie du borophène.

Imaginez un test aussi simple qu’un test de grossesse, capable de détecter l’endométriose en quelques minutes. Grâce à une innovation publiée dans ACS Central Science le 17 juillet 2025, ce scénario pourrait bientôt devenir réalité. Des chercheurs ont développé une technologie capable d’identifier la protéine HMGB1 dans le sang menstruel, un biomarqueur clé de l’endométriose. Avec une sensibilité 500 % supérieure aux méthodes classiques, cette avancée promet de transformer le diagnostic de cette maladie souvent sous-diagnostiquée.
Un diagnostic plus rapide et moins invasif
Aujourd’hui, diagnostiquer l’endométriose reste un parcours du combattant. Les patientes subissent des analyses sanguines invasives, des examens d’imagerie coûteux, et des retards de diagnostic pouvant atteindre 12 ans. Dipanjan Pan, professeur à l’Université d’État de Pennsylvanie, souligne que cette nouvelle technologie pourrait réduire ces délais de manière significative.
Le dispositif utilise des nanofeuilles de borophène, un matériau 2D plus résistant que le graphène. Ces nanofeuilles, combinées à des anticorps spécifiques, permettent de détecter la protéine HMGB1 avec une précision inégalée. Le test fonctionne comme un test de grossesse : une ligne pour un résultat négatif, deux lignes pour un résultat positif.
Une technologie inspirée de la nature
Pour créer ce dispositif, les chercheurs ont remplacé l’alcool par de l’eau comme solvant, permettant de disperser le bore en poudre et de former des nanofeuilles intactes. « Imaginez que vous plantez un jardin, explique Dipanjan Pan. Le sol doit être plat et exempt de mauvaises herbes avant de pouvoir y ajouter des nutriments. » Ici, les nanofeuilles jouent le rôle du sol, tandis que les anticorps, fixés à leur surface, capturent spécifiquement la protéine HMGB1.
La sensibilité du test a été confirmée : même à de faibles concentrations de HMGB1, le dispositif détecte la protéine, offrant une amélioration cinq fois supérieure aux tests actuels. Les résultats montrent une efficacité de conjugaison de 48 %, avec une immobilisation réussie de 24,04 μg/mL d’anticorps sur les nanofeuilles.
Un espoir pour les femmes du monde entier
L’endométriose touche 1 femme sur 10 en âge de procréer, mais son diagnostic reste un défi majeur, notamment dans les zones rurales ou les pays aux ressources limitées. Ce test pourrait être intégré aux serviettes hygiéniques, permettant un suivi discret et accessible à domicile.
« Cette étude ouvre la voie à des biotechnologies de nouvelle génération, déclare Dipanjan Pan. Elle montre comment des innovations simples peuvent avoir un impact énorme sur la santé des femmes. » En détectant l’endométriose plus tôt, ce test pourrait réduire les douleurs chroniques et prévenir l’infertilité, offrant ainsi une meilleure qualité de vie aux patientes.
Vers une médecine plus inclusive et accessible
L’innovation ne s’arrête pas là. Les chercheurs envisagent d’étendre cette technologie à d’autres biomarqueurs, ouvrant la porte à des diagnostics plus larges et plus précis. « Le potentiel des effluents menstruels comme outil de diagnostic est immense, mais il se heurte encore à des obstacles sociaux et économiques, » rappelle Dipanjan Pan.
Grâce à cette avancée, les femmes pourraient bientôt bénéficier d’un diagnostic précoce, non invasif et abordable, marquant un tournant dans la lutte contre l’endométriose.



