Expérimentation consigne : un succès inattendu dans 4 régions françaises
Depuis juin 2025, 16 millions de Français testent la consigne pour réemploi. Découvrez les résultats, les enjeux et les attentes des consommateurs pour un avenir plus vert.

La consigne pour réemploi : une révolution écologique en marche
Depuis mi-juin 2025, 16 millions de Français peuvent acheter des emballages en verre consignés et les rapporter pour récupérer 10 ou 20 centimes. Une expérimentation menée dans quatre régions — Pays de la Loire, Bretagne, Normandie et Hauts-de-France — qui marque un tournant dans la gestion des déchets. Avec 33 marques engagées et 90 produits déjà référencés, la dynamique est au rendez-vous : sur les 100 000 bouteilles consignées, 80 000 ont déjà trouvé preneur. Un succès qui laisse entrevoir un déploiement national dès 2027.
Un engouement sans précédent chez les Français
94 % des Français connaissent la consigne, et 93 % y sont favorables, selon un sondage CSA réalisé pour Citeo. Les avantages perçus sont nombreux : meilleur recyclage (95 %), réduction des plastiques dans les océans (89 %), et création d’emplois (85 %). Même la consigne pour recyclage, encore inexistante en France, séduit 92 % des sondés.
« La consigne pour réemploi, pour recyclage et le tri sélectif peuvent cohabiter », assure Valentin Fournel, responsable du réemploi chez Citeo. L’objectif ? Atteindre 55 % d’emballages recyclés d’ici 2030, comme l’exige l’Union européenne.
Des défis à relever pour un déploiement réussi
Malgré l’enthousiasme, des freins persistent. 53 % des Français s’inquiètent du coût, tandis que 33 % redoutent le stockage des emballages à domicile. « Pour que le système se développe, il ne doit pas être plus cher que l’usage unique », souligne Valentin Fournel.
Autre enjeu : la proximité des points de collecte. 9 Français sur 10 veulent des bornes près de chez eux. Une exigence déjà prise en compte dans les régions tests, où des bennes violettes ont été installées en supermarché.
La pédagogie, clé de la réussite
Seuls 63 % des Français distinguent consigne pour réemploi et consigne pour recyclage. Un défi de taille, alors que le tri reste un geste complexe pour beaucoup. « Le consommateur doit apprendre un nouveau geste : identifier les emballages réemployables, les rapporter… C’est un changement majeur », explique Valentin Fournel.
Citeo mise sur des campagnes de sensibilisation, comme « C’est un emballage ou pas ? », pour éclairer les consommateurs. Car sans éducation, même les meilleures intentions peuvent échouer.
Un avenir prometteur, mais encore incertain
L’expérimentation se poursuit jusqu’en 2026, avant un déploiement national progressif. La France pourrait-elle rejoindre les pays champions du recyclage, comme l’Allemagne ou la Norvège, où la consigne dépasse 90 % de collecte ? Tout dépendra de la volonté politique et de l’adhésion des élus locaux, encore réticents.
« La consigne n’est pas la fin du tri sélectif, mais un complément indispensable », rappelle Valentin Fournel. Avec 47 % de Français attendant une compensation incitative, le succès passera aussi par un équilibre économique.
Et vous, seriez-vous prêt à adopter la consigne pour vos emballages ? Un geste simple, mais qui pourrait bien changer la donne pour la planète.
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