Fermes solaires : des refuges pour les abeilles en Grande-Bretagne
Découvrez comment les fermes solaires britanniques, bordées de fleurs sauvages, deviennent des refuges pour les bourdons. Une alliance innovante entre énergie verte et biodiversité.
En Grande-Bretagne, les champs de panneaux solaires ne produisent pas seulement de l’électricité : ils abritent aussi la vie. Une étude récente révèle que ces fermes, lorsqu’elles sont bordées de fleurs sauvages, deviennent des refuges pour les bourdons, ces pollinisateurs essentiels en déclin. Menée par des chercheurs des universités de Lancaster, Reading et du Centre britannique d’écologie, cette découverte montre comment l’énergie verte et la biodiversité peuvent s’unir pour un avenir plus durable.
Les fleurs sauvages, un festin pour les abeilles
Les parcs solaires ne sont pas tous égaux face à la nature. Ceux qui remplacent le gazon ras par des bordures de fleurs sauvages voient le nombre d’abeilles plus que doubler. « Ces espaces offrent nourriture, abri et sites de reproduction, essentiels pour les bourdons », explique le Dr Hollie Blaydes, de l’Université de Lancaster. Une gestion adaptée transforme ainsi ces sites en véritables havres de vie.
Les chercheurs ont comparé des parcs solaires avec et sans fleurs sauvages. Résultat : les premiers abritent une diversité d’insectes bien supérieure. « Les abeilles y trouvent des ressources absentes dans les zones gazonnées », précise le Dr Blaydes. Une preuve que la nature et la technologie peuvent coexister harmonieusement.
Modéliser l’avenir des abeilles
Pour anticiper l’impact des fermes solaires sur les bourdons, l’équipe a utilisé un modèle de pollinisation haute résolution. Trois scénarios ont été testés : un avenir durable, un changement modéré, et un monde dominé par les énergies fossiles.
Dans le scénario durable, les prairies fleuries et une agriculture respectueuse favorisent les abeilles sur de vastes territoires. À l’inverse, un monde axé sur les fossiles réduit leurs habitats. Pourtant, même dans ce cas, les parcs solaires bordés de fleurs restent des îlots de biodiversité locale.
« Ces sites ne suffiront pas à sauver les bourdons seuls, mais ils jouent un rôle crucial », souligne la professeure Alona Armstrong. Leur influence reste locale, mais leur potentiel est immense si intégrés dans des réseaux écologiques plus larges.
Des corridors pour les pollinisateurs
L’étude révèle que les fermes solaires pourraient devenir des ponts entre habitats naturels. En reliant prairies, forêts et terres agricoles, elles permettraient aux abeilles de circuler librement. « Une planification stratégique peut concilier énergie solaire et biodiversité », explique le Dr Blaydes.
Les parcs entourés de haies, de prairies et de plantes à fleurs abritent le plus d’abeilles. À l’inverse, ceux cernés par le béton ou les monocultures offrent peu de ressources. « Le paysage environnant détermine leur efficacité écologique », ajoute-t-elle.
Une énergie qui fait vivre la nature
Les fermes solaires sont souvent jugées sur leur production d’électricité. Pourtant, cette recherche prouve qu’elles peuvent aussi produire de la vie. Un champ de panneaux solaires, s’il est bien géré, devient un écosystème vibrant.
« Chaque bordure fleurie est une opportunité de relier des habitats fragmentés », conclut le Dr Blaydes. En intégrant les pollinisateurs dans leurs projets, les développeurs d’énergie solaire pourraient changer le visage de la campagne britannique – pour le bien des abeilles, et de la planète.