Fin des coups de cravaches : Un pas vers le bien-être animal
Une révision de l'article 73 du code des courses de trot a introduit une interdiction stricte du "coup de cravache" pour inciter les chevaux à avancer.
Depuis le 1er avril, cette mesure s'applique tant aux courses de trot attelé qu'à celles montées, et des sanctions sévères, incluant des amendes et des jours de mise à pied, sont prévues pour ceux qui ne respectent pas cette nouvelle règle. Éric Raffin, l'un des pilotes les plus renommés de France, basé à L'Huisserie, a exprimé ses préoccupations concernant la rigueur de ces sanctions. Ce changement marque une étape significative dans le domaine des courses hippiques, mettant l'accent sur le bien-être animal, car désormais, seul un léger mouvement de poignet est autorisé pour communiquer avec le cheval.
Éric Raffin souligne que cette évolution des règles est assez surprenante, étant donné que les pilotes étaient habitués à utiliser la cravache pour encourager leurs montures. D'après le journal spécialisé 24 heures au Trot, lors des premières courses après l'entrée en vigueur de cette réglementation, huit pilotes ont déjà été sanctionnés à Lyon et Vincennes, avec un total de 14 coups de cravache enregistrés, entraînant 24 jours de mise à pied cumulés. Raffin a également mentionné que l'absence d'avertissements pendant plusieurs jours a accru le stress parmi les pilotes. Il a même affirmé que cette nouvelle règle lui a coûté une victoire potentielle le 1er avril, car il est convaincu qu'un coup de cravache juste avant la ligne d'arrivée aurait pu lui permettre de l'emporter d'une courte tête.
La décision de restreindre considérablement l'utilisation de la cravache s'inscrit dans une tendance historique qui privilégie le bien-être des animaux. Cette initiative vise également à améliorer l'image des courses de chevaux. Bertrand Decaudin, membre du conseil d'administration de l'association des courses du Croisé-Laroche, souligne que l'évolution des pratiques des jockeys est évidente : ils utilisent beaucoup moins la cravache qu'auparavant. Les grands jockeys ont intégré cette notion dans leur approche, réalisant que frapper davantage ne permet pas d'augmenter la vitesse de leur monture. Cette nouvelle réglementation vient donc compléter une évolution déjà amorcée dans le milieu.
En outre, le nouveau cadre réglementaire introduit des sanctions financières basées sur un pourcentage des primes gagnées, ainsi que des suspensions de course. Decaudin ajoute que l'impossibilité de participer à des courses constitue une sanction significative. En effet, pour un jockey, manquer une course dans une journée où plusieurs compétitions se déroulent peut se traduire par des victoires perdues et, par conséquent, un manque à gagner considérable. Cette approche vise à responsabiliser les jockeys tout en préservant le bien-être des chevaux, un équilibre essentiel pour l'avenir des courses.