La Chine sauve les oiseaux : un projet écologique triomphe !
Pendant de nombreuses années, le plateau de Lœss en Chine a été considéré comme l'un des endroits les plus dévastés de la planète. L'érosion intense et l'exploitation agricole excessive avaient ...
L'érosion intense et l'exploitation agricole excessive avaient anéanti la végétation, transformant le paysage en une vaste étendue aride où la biodiversité disparaissait lentement. Cependant, à la fin des années 1990, un projet ambitieux a vu le jour, permettant de changer radicalement la donne. Parmi les résultats les plus impressionnants de cette revitalisation écologique, le retour des oiseaux, comme l'a souligné le Guardian, symbolise un équilibre retrouvé dans cet écosystème fragile. À la fin du XXe siècle, le plateau de Lœss était devenu un immense désert de poussière, s'étendant sur plus de 640 000 km², où les sols avaient été gravement dégradés par le surpâturage et la déforestation.
Chaque année, les particules de lœss, ce sédiment fin emporté par le vent, s'élevaient dans l'air, obstruant le fleuve Jaune et aggravant la pollution dans les grandes métropoles chinoises. Face à cette crise environnementale, le gouvernement a lancé en 1999 le programme "Grain to Green", soutenu en partie par la Banque mondiale. Ce programme visait à freiner l'érosion et à restaurer les écosystèmes en interdisant la coupe d'arbres, la culture sur les pentes et le pâturage non régulé. Pour faciliter cette transition, des aides financières ont été mises en place pour soutenir les agriculteurs, leur permettant ainsi de participer activement à la régénération de leur terre tout en préservant l'environnement.
Les résultats initiaux de ce projet de reforestation ont été impressionnants. Plus de 30 000 kilomètres carrés de terres agricoles ont été transformés en forêts et prairies, ce qui a entraîné une augmentation de 25 % de la couverture végétale en seulement dix ans, comme l'indique une étude parue dans Nature Climate Change. Cette métamorphose a non seulement freiné l’érosion des sols, mais a également permis à la biodiversité de se rétablir lentement. Un des signes les plus frappants de cette réussite est le retour massif des oiseaux sur le plateau de Lœss. Yan Rufeng, un agent forestier, a partagé son observation sur la chaîne d’information CGTN : "Lorsque l’environnement s’est amélioré, tous les oiseaux sont revenus. La forêt a développé son propre système écologique naturellement."
Une étude publiée en décembre 2024 sur ScienceDirect a révélé des données fascinantes : 2 852 oiseaux ont été comptabilisés, représentant 69 espèces différentes. Les forêts primaires se distinguent par leur richesse, abritant 51 espèces, dont 14 sont spécifiques à cet habitat. Les forêts secondaires et les plantations d’arbres suivent avec respectivement 49 et 35 espèces. Ce recensement met en lumière le fait que la reforestation a permis à de nombreuses espèces nicheuses de recoloniser progressivement l’écosystème. La présence durable des oiseaux dans ces paysages restaurés témoigne du fait que ces forêts offrent désormais des ressources alimentaires et des sites de nidification adaptés à diverses espèces.
En 2023, un projet de réintroduction a encore renforcé cette dynamique positive : 40 ibis nippons (Nipponia nippon), une espèce qui avait frôlé l'extinction à l’état sauvage en Chine, ont été relâchés sur le plateau de Lœss. Ces oiseaux sont devenus un symbole des efforts de conservation déployés dans le pays. Leur retour est crucial pour la stabilisation de l’écosystème du plateau, car en réoccupant cet espace, ils participent activement à la dispersion des graines, ce qui accélère la régénération de la végétation. Ce processus contribue à la création d'un environnement plus équilibré et durable, favorisant ainsi la biodiversité et la résilience de l'écosystème.
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