La Chine stabilise ses émissions de CO₂ : vers un pic définitif en 2025 ?
La Chine stabilise ses émissions de CO₂ depuis 18 mois. Grâce aux voitures électriques et à une industrie en mutation, le pays pourrait avoir atteint son pic polluant.
Depuis mars 2024, la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, parvient à stabiliser ses émissions de CO₂. Une première en 18 mois, révélée par une analyse du média Carbon Brief publiée le 11 novembre 2025. Cette tendance inédite, confirmée au troisième trimestre, pourrait même se traduire par une légère baisse annuelle. Une nouvelle encourageante, alors que la planète cherche désespérément des signes d’amélioration.
Un ralentissement inédit, porté par les transports et l’industrie
Le secteur des transports, en particulier, affiche une réduction de 5 % de ses émissions, grâce à l’essor fulgurant des voitures électriques. Un virage technologique qui paie : la Chine, leader mondial du marché, a vu ses ventes de véhicules propres exploser ces dernières années. Mais ce n’est pas tout. La production de ciment et d’acier, traditionnellement très polluante, enregistre aussi une baisse de ses rejets de CO₂. Même le secteur électrique, malgré une demande en hausse de 6,1 %, parvient à maintenir ses émissions stables.
« Si une variation de 1 % peut sembler minime, elle est symboliquement majeure », souligne Lauri Myllyvirta, analyste au Centre for Research on Energy and Clean Air. Un signe que les efforts de décarbonation portent leurs fruits ? Seule ombre au tableau : l’industrie chimique, qui continue de voir ses émissions grimper.
Un pic d’émissions en vue ? Les experts restent prudents
La question brûle les lèvres des observateurs : la Chine a-t-elle atteint son pic d’émissions ? Difficile à affirmer avec certitude. « Tout dépendra du dernier trimestre 2025 », tempère le rapport. Pékin s’est fixé un objectif ambitieux : réduire ses émissions nettes de 7 à 10 % d’ici 2035. Un engagement critiqué pour son manque d’ambition, mais qui contraste avec l’immobilisme européen et le désengagement climatique américain.
Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont quitté les accords internationaux, laissant la Chine occuper un rôle central sur la scène diplomatique. Un positionnement stratégique, alors que la COP30 s’ouvre à Bélem, au Brésil. « La Chine montre qu’elle peut agir, même si ses objectifs restent en deçà des attentes », analyse un expert.
Voitures électriques et énergies renouvelables : les clés du succès chinois
Le boom des véhicules électriques est l’un des moteurs de cette transition. Avec plus de la moitié des ventes mondiales, la Chine domine le marché. Les énergies renouvelables progressent aussi à marche forcée : solaire, éolien, hydroélectricité… Le pays mise sur un mix énergétique moins carboné, même si le charbon reste majoritaire.
« La stabilisation des émissions est une étape, pas une victoire », rappelle un chercheur. Mais elle prouve qu’une économie en croissance peut découpler sa prospérité de sa pollution. Un modèle à suivre pour les pays émergents ?
Un contexte géopolitique contrasté
Alors que l’Europe peine à définir une feuille de route climatique claire, la Chine se positionne en leader involontaire. « Pékin joue un double jeu : d’un côté, elle investit massivement dans les énergies vertes ; de l’autre, elle continue de construire des centrales à charbon », note un observateur.
Le retrait américain des accords climatiques a laissé un vide que la Chine comble partiellement. Un paradoxe : le pays le plus polluant devient aussi le plus actif dans la transition. « C’est une opportunité pour Pékin de redorer son blason international », estime un diplomate.
Et demain ? Entre espoirs et défis
La stabilisation des émissions chinoises est une bonne nouvelle, mais pas une solution miracle. Pour respecter l’Accord de Paris, il faudra aller plus loin. « La Chine doit accélérer sa sortie du charbon et renforcer ses engagements », insiste un climatologue.
Si le pic d’émissions semble proche, son dépassement dépendra des choix politiques des prochaines années. Une chose est sûre : le monde regarde la Chine, et chaque pourcentage compte.
Et vous, pensez-vous que cette stabilisation marque un vrai tournant ? Ou n’est-ce qu’un effet temporaire ? La réponse pourrait bien façonner l’avenir de la planète.



