Les larves de corail attirées par les sons : une solution contre la dégradation
Découvrez comment les sons des poissons et des crevettes aident les larves de corail à recoloniser les récifs dégradés. Une solution innovante pour sauver les écosystèmes marins.
Depuis les années 1950, la planète a perdu plus de la moitié de ses récifs coralliens, victimes du réchauffement climatique, de la surpêche et de la pollution. Pourtant, ces joyaux sous-marins abritent près d’un quart de la biodiversité marine. Face à cette crise, les scientifiques explorent des solutions innovantes pour les préserver.
Quand le son devient un allié inattendu
Une étude publiée le 13 mars 2024 par des chercheurs de l’Institut océanographique du Massachusetts révèle un phénomène surprenant : les larves de corail sont attirées par les sons émis par les poissons et les crevettes. Ces bruits, comparables à un feu de bois qui crépite ou à une douche, forment une symphonie caractéristique des récifs en bonne santé.
En diffusant ces enregistrements via des haut-parleurs sous-marins, les scientifiques ont observé que le taux d’installation des larves de corail augmentait jusqu’à sept fois par rapport à un environnement silencieux. Une découverte qui ouvre la voie à de nouvelles méthodes de restauration.
Pourquoi les larves de corail sont-elles sensibles au son ?
Les récifs coralliens en bonne santé sont des milieux bruyants, peuplés de poissons, de crustacés et d’autres organismes marins. Cette ambiance sonore agit comme un signal pour les larves, les incitant à s’y installer. À l’inverse, les récifs dégradés deviennent silencieux, ce qui dissuade les nouvelles générations de coraux de s’y fixer.
Les chercheurs soulignent que l’acoustique sous-marine pourrait devenir un outil clé pour la restauration des récifs, en complément des facteurs environnementaux comme la température ou la qualité de l’eau.
Des récifs plus résistants grâce à la science
Outre l’utilisation des sons, d’autres pistes sont explorées pour sauver les coraux. Des chercheurs suisses ont développé un outil permettant d’identifier les familles de coraux naturellement plus résistantes au réchauffement climatique. En sélectionnant ces variétés, ils espèrent renforcer la résilience des récifs.
Parallèlement, des scientifiques tentent de créer des “super coraux” en les exposant progressivement à des eaux plus chaudes. L’objectif ? Développer une mémoire adaptative chez les nouvelles générations, capable de mieux résister aux changements climatiques.
Un espoir pour l’avenir des océans
Bien que les haut-parleurs sous-marins ne suffisent pas à eux seuls à sauver tous les récifs, cette découverte offre une lueur d’espoir. En combinant acoustique, sélection génétique et adaptation, les scientifiques multiplient les chances de préserver ces écosystèmes vitaux.
Les récifs coralliens ne sont pas condamnés : grâce à l’innovation et à la recherche, ils pourraient bien renaître de leurs cendres.
à voir aussi un reportage de TF1



