Martin-pêcheur de Guam : premiers œufs après 40 ans
Depuis quatre décennies, les martins-pêcheurs de Guam n'avaient pas pondu d'œufs dans leur habitat naturel. Cependant, une petite population de ces oiseaux, qui a récemment trouvé un nouveau foyer ...

Cependant, une petite population de ces oiseaux, qui a récemment trouvé un nouveau foyer, a réussi à briser ce cycle d'extinction en pondant ses premiers œufs. Ce moment marque une avancée significative dans les efforts de conservation, car l'espèce avait disparu de son île natale à cause de l'invasion de serpents arboricoles bruns. Connus localement sous le nom de « sihek », ces martins-pêcheurs avaient survécu uniquement en captivité grâce à un programme de rétablissement international, le Sihek Recovery Program, qui a permis de préserver leur espèce.
Pour relancer la population sauvage, le programme a pris la décision audacieuse d'introduire ces oiseaux sur l'atoll de Palmyra, situé à des milliers de kilomètres de Guam. L'objectif était de leur permettre de retrouver leurs instincts naturels en attendant que leur île d'origine soit débarrassée des serpents envahissants. En septembre 2022, il a été rapporté que 20 œufs de sihek allaient être transférés à Hawaï, où ils seraient incubés dans une volière reproduisant les conditions de l'atoll de Palmyra. Ce processus de réhabilitation s'annonçait long et complexe, nécessitant des mesures strictes pour éviter la contamination par des germes ou des parasites.
Les poussins qui naîtraient seraient élevés à la main jusqu'à ce que neuf d'entre eux soient prêts à être transférés en cage vers Palmyra. Une fois qu'ils auraient reçu l'approbation de leur vétérinaire, ces jeunes martins-pêcheurs de Guam pourraient enfin retrouver la nature. Cependant, les équipes de conservation faisaient face à de nombreuses inconnues : elles ne savaient pas quelles proies les martins-pêcheurs de Guam préfèreraient, ni à quel moment de l'année ils se reproduiraient, compte tenu des conditions climatiques idéales présentes toute l'année. De plus, la distance qu'ils parcourraient une fois relâchés restait un mystère, ajoutant une couche d'incertitude à cette aventure de rétablissement.
Comment le martin-pêcheur de Guam a-t-il retrouvé son habitat naturel ?
Malgré les distances parcourues et les doutes qui ont pu surgir, la libération impressionnante de l'automne dernier a été couronnée de succès sur tous les plans. Quatre femelles et cinq mâles ont rapidement pris possession de leur nouvel environnement, s'adaptant avec agilité à la recherche et à la chasse de proies inédites dans la forêt tropicale. Depuis, quatre couples ont réussi à établir leurs territoires, à construire des nids et à pondre des œufs, marquant ainsi un moment historique : c'est la première fois que cette espèce se reproduit dans la nature depuis son extinction sur l'île de Guam dans les années 1980.
Le professeur John Ewen, de la Zoological Society of London et président de l'équipe en charge du programme de rétablissement du martin-pêcheur de Guam, a partagé son enthousiasme en comparant cette découverte à la traditionnelle chasse aux œufs de Pâques. Il a souligné que, bien que ces œufs ne soient pas aussi colorés que ceux en chocolat, leur valeur et leur signification sont infiniment plus grandes. Ces œufs modestes symbolisent un espoir renouvelé pour l'espèce et témoignent des efforts inlassables déployés par ceux qui se consacrent à sa protection.
Cette avancée représente une étape significative dans une mission qui dure depuis des décennies, visant à sauver le martin-pêcheur de l'extinction. Ce moment de célébration est un véritable hommage au travail acharné et à la détermination de toutes les personnes impliquées, qui œuvrent jour et nuit pour préserver cet oiseau exceptionnel. La réussite de cette initiative est non seulement un triomphe pour la biodiversité, mais aussi un rappel de l'importance de la conservation et de la protection des espèces menacées.
Les martins-pêcheurs de Guam : symbole de résilience et d'espoir
Les couples de martins-pêcheurs de Guam qui se reproduisent pour la première fois, après moins d'un an ensemble, sont en train d'apprendre à couver et à s'occuper de leurs œufs. Selon un communiqué de la Zoological Society of London (ZSL), il est probable qu'il leur faille plusieurs pontes pour maîtriser ces compétences essentielles et réussir à faire éclore leurs poussins. Ces œufs sont non seulement le symbole de la résilience incroyable de ces oiseaux, mais ils illustrent également l'impact positif des efforts de conservation qui offrent une seconde chance aux espèces en danger d'extinction.
Charlotte James, l'une des gardiennes d'oiseaux du zoo de Londres, a partagé son enthousiasme après avoir passé de longues journées à s'occuper de ces oiseaux lorsqu'ils n'étaient encore que de petits œufs et poussins. Elle exprime sa fierté de les voir maintenant entamer leur propre parcours vers l'élevage de leurs petits dans les forêts de l'atoll de Palmyra. C'est un véritable honneur pour elle de participer à cette mission cruciale visant à sauver le martin-pêcheur de l'extinction, et elle ne peut s'empêcher de ressentir une connexion parentale en les voyant grandir et écrire leur propre histoire.
Des projets sont en cours pour relâcher davantage de jeunes martins-pêcheurs de Guam sur l'atoll de Palmyra cet été, alors que la saison de ponte bat son plein dans les établissements accrédités par l'Association des zoos et aquariums (AZA) aux États-Unis. À mesure que ces poussins grandiront, ils seront également envoyés à Palmyra, avec l'ambition d'établir une population de dix couples reproducteurs. Ce retour du martin-pêcheur sauvage sur l'atoll pourrait marquer le début d'une nouvelle ère pour cette espèce, ouvrant la voie à une population croissante de martins-pêcheurs de Guam sauvages, une première depuis des décennies. Qui sait, peut-être qu'un jour, les descendants de ces oiseaux, ayant retrouvé leurs compétences naturelles, pourront à nouveau évoluer sur l'île qui les a vus naître.
vu sur Good News Network