Morad Ferrahi : Un exploit inspirant au sommet de l'Annapurna
Morad Ferrahi, un homme originaire de Wattrelos et vivant avec un handicap aux jambes, a accompli un exploit remarquable en atteignant le sommet de l'Annapurna, l'un des sommets les plus périlleux ...

Morad Ferrahi, un homme originaire de Wattrelos et vivant avec un handicap aux jambes, a accompli un exploit remarquable en atteignant le sommet de l'Annapurna, l'un des sommets les plus périlleux au monde. Ce défi s'ajoute à sa liste impressionnante d'ascensions, qui comprend déjà le Mont Blanc, le Kilimandjaro et l'Aconcagua. Ce dernier exploit, qui le place parmi les alpinistes les plus audacieux, soulève la question : jusqu'où ira-t-il dans sa quête de sommets ?
L'ascension de l'Annapurna, culminant à 8 091 mètres, est une véritable prouesse, non seulement pour un alpiniste ordinaire, mais surtout pour quelqu'un qui a dû surmonter des obstacles physiques considérables. Morad, qui souffre d'une atrophie des membres inférieurs depuis son enfance, a transformé son handicap en une source de motivation. Son parcours est un exemple inspirant de résilience et de détermination, prouvant que les limites ne sont souvent que des constructions mentales.
À peine redescendu de cette aventure incroyable, Morad se retrouve à Katmandou, où il rêve de prendre une bonne douche et de savourer un bon repas. Ces plaisirs simples, presque banals, contrastent avec l'exploit monumental qu'il vient de réaliser, un accomplissement qu'il peine encore à intégrer. "Tu ne te rends pas compte, tu marches 10 heures par jour, concentré sur l'objectif, déterminé", confie-t-il, soulignant l'intensité de l'expérience et la force mentale nécessaire pour surmonter chaque étape de cette ascension.
Il est difficile de croire qu'il y a à peine quelques jours, Morad se trouvait au sommet de l'Annapurna, l'un des plus hauts sommets du monde. Parti le 7 avril, il a réussi à atteindre le sommet en seulement sept jours, le 14 avril. Morad ne cache pas la difficulté de l'ascension : "C'était très long et épuisant, l'arrivée au sommet a été vraiment éprouvante, c'était horrible", confie-t-il. L'Annapurna est redoutée par de nombreux alpinistes, mais pour Morad, c'était l'occasion de faire passer un message fort : "Je voulais montrer que le handicap ne limite pas l'esprit, mais le transcende."
Malgré l'épuisement, Morad a jugé essentiel de partager son aventure sur les réseaux sociaux. "C'est en voyant le regard des autres que j'ai réalisé l'impact de ce que je faisais. Beaucoup de Népalais me disaient : 'Incroyable'. Ils prenaient des photos de moi, et peu à peu, j'ai commencé à y croire." Son guide, bien qu'expérimenté, a également été impressionné par sa détermination. "Quand il m'a vu arriver à l'aéroport, il s'est demandé : 'Mais qu'est-ce que c'est que ça ?' Il n'était pas au courant de mon handicap, mais il a rapidement compris que j'étais prêt."
Prêt, en effet. Morad s'est préparé intensément pendant plusieurs mois, sous la supervision de son coach Mohamed Elachi. Son entraînement comprenait du cardio, de la musculation, des montées d'escaliers avec un sac de 13 kg, des séances sur tapis de course incliné à 15 %, des exercices sur les terrils et même de la natation. Une préparation digne des plus grands alpinistes. "Je pensais à toutes les personnes qui m'encouragent, à mon père – paix à son âme –, à mes amis et à mes sponsors. C'est grâce à leur soutien que j'ai pu tenir."
Depuis le sommet de l'Annapurna, une silhouette bien connue se dessine à l'horizon : l'Everest. Mon guide me fait signe et dit : "Regarde là-bas." Et là, on l'aperçoit. On se dit alors : "Ce n'est pas si loin." Morad, avec un sourire, ajoute : "L'Annapurna, c'était vraiment le dernier. Je préfère terminer sur une note positive." Mais est-ce vraiment le dernier ? En l'espace de quatre ans, Morad a conquis quatre sommets sur quatre continents différents. À chaque fois, il pensait que c'était la fin de son aventure. Cette fois-ci, il a décidé de laisser son sac et ses chaussures aux porteurs népalais, un geste chargé de symbolisme. "J'ai eu la chance d'admirer l'Everest, mais il ne m'appartiendra pas."
Au-delà de cet exploit physique, Morad véhicule un message fort d'inclusion qu'il porte avec fierté : "Le handicap ne diminue pas l'esprit. Au contraire, il le renforce." Et il le prouve, sommet après sommet, en défiant les attentes et en inspirant ceux qui l'entourent. Son parcours est une véritable leçon de détermination et de résilience, montrant que les limites ne sont souvent que des constructions mentales. Chaque ascension est une célébration de la force intérieure et de la capacité à surmonter les obstacles, prouvant que l'esprit humain peut transcender toutes les épreuves.
vu sur France 3