Mycélium et marc de café : les alternatives durables aux plastiques en Belgique
La Belgique innove contre les déchets plastiques ! Découvrez comment étudiants et startups comme Permafungi créent des emballages biodégradables à base de mycélium ou de marc de café.

Chaque Européen a produit 36,1 kg de déchets d’emballages plastiques en 2022, selon Eurostat. Un chiffre alarmant, surtout quand on sait que certains emballages ne servent que quelques secondes avant de finir à la poubelle. Face à ce constat, la Belgique se positionne comme un laboratoire d’innovations durables. Entre les étudiants du bachelier Green Packaging Design à Gembloux et l’entreprise Permafungi à Forest, les solutions pour remplacer le plastique se multiplient. Mycélium, marc de café, filets en papier… Ces alternatives prometteuses pourraient bien redéfinir notre rapport à l’emballage.
Les étudiants de Gembloux, designers du futur
À la Haute École Charlemagne, le bachelier en Green Packaging Design forme une nouvelle génération de designers engagés. Leur mission ? Repenser l’emballage pour le rendre plus durable, voire inexistant. « L’emballage idéal, c’est celui qui n’existe pas », affirme Vinciane Lamy, professeure en identité visuelle. Mais en attendant, il faut innover.
Les projets des étudiants sont aussi créatifs qu’écoresponsables : étuis à lunettes en marc de café, filets en papier pour remplacer ceux en plastique autour des fruits et légumes, ou encore emballages comestibles. « Il faut faire évoluer les matériaux, mais aussi réduire leur quantité pour faciliter le recyclage », explique-t-elle. Une approche qui anticipe les futures lois européennes, de plus en plus strictes en matière de gestion des déchets.
L’enjeu est double : concevoir des emballages respectueux de l’environnement, tout en répondant aux besoins des industriels. « Les lignes de production devront s’adapter, et nos étudiants seront prêts à les accompagner dans cette transition », souligne Vinciane Lamy.
Permafungi : quand les champignons remplacent le plastique
À Forest, l’entreprise Permafungi vient d’inaugurer une usine dédiée à la production d’emballages biodégradables. Leur secret ? Le mycélium, le réseau racinaire des champignons. Mélangé à de la sciure de bois locale et à de l’eau, ce matériau naturel donne naissance à un emballage aussi solide que la frigolite, mais 100 % compostable.
« Notre emballage se décompose en 30 jours dans un compost, contre 500 à 1 000 ans pour la frigolite », explique Victoria Mertens, responsable communication. Cerise sur le gâteau : il nourrit même le sol en se dégradant. Une solution idéale pour les secteurs de l’e-commerce ou de l’agroalimentaire, où les emballages jetables sont encore omniprésents.
Permafungi collabore déjà avec des acteurs locaux et internationaux, preuve que l’économie circulaire n’est plus une utopie, mais une réalité. « Les entreprises sont de plus en plus demandeuses de solutions durables, et nous sommes fiers de pouvoir y répondre », ajoute-t-elle.
Pourquoi ces innovations sont-elles cruciales ?
Les chiffres d’Eurostat le rappellent : la surconsommation de plastiques est un fléau. En Belgique, comme ailleurs en Europe, les poubelles débordent d’emballages à usage unique. Or, ces déchets mettent des siècles à se dégrader et polluent les sols et les océans.
Heureusement, les mentalités évoluent. Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental de leurs achats, et les législations se durcissent. D’ici 2030, tous les emballages plastiques devront être recyclables ou réutilisables dans l’UE. Une contrainte qui devient une opportunité pour les innovateurs belges.
Le mycélium et le marc de café ne sont que le début. D’autres matériaux, comme les algues ou les protéines végétales, sont à l’étude pour créer des emballages non seulement biodégradables, mais aussi comestibles ou compostables. Une révolution qui pourrait bien rendre le plastique obsolète.
Un avenir sans plastique est-il possible ?
Oui, à condition de combiner innovation, éducation et réglementation. Les initiatives comme celles de Gembloux et Permafungi montrent que la Belgique a les cartes en main pour devenir un leader européen du packaging durable.
Mais le défi reste de taille. Il faut convaincre les industriels d’investir dans ces alternatives, souvent plus coûteuses à court terme, et sensibiliser les consommateurs à adopter de nouveaux réflexes. Heureusement, la prise de conscience est là. « Les gens veulent des solutions, et nous les leur offrons », résume Victoria Mertens.
Et si demain, nos emballages ne polluaient plus, mais nourrissaient la Terre ? C’est le pari fou – et réaliste – que font ces pionniers belges.
Comment agir à son échelle ?
Chacun peut contribuer à réduire son empreinte plastique :
Privilégier les produits en vrac et les emballages réutilisables.
Soutenir les marques qui innovent en matière de packaging durable.
Composter ses déchets organiques pour favoriser l’économie circulaire.
La transition vers un monde sans plastique a déjà commencé. Et si la Belgique en était le fer de lance ?
Et vous, seriez-vous prêt à adopter des emballages en mycélium ou comestibles ?



