Parité obligatoire pour les élections municipales
Les élections municipales ont récemment connu un tournant avec l'adoption de la parité obligatoire pour les plus petites communes. Après un passage au Sénat qui n'a pas suscité un large consensus...
Après un passage au Sénat qui n'a pas suscité un large consensus, la proposition de loi visant à harmoniser le mode de scrutin pour garantir la vitalité démocratique et la cohésion municipale a finalement été votée de justesse à l'Assemblée nationale. Ce texte prévoit que les communes de moins de 1 000 habitants adopteront des scrutins de liste paritaire dès 2026, remplaçant ainsi le système de scrutin de liste majoritaire à deux tours, qui permettait jusqu'à présent le panachage des listes. Cette nouvelle approche, critiquée par certains comme étant peu constructive, a suscité des débats animés au sein de l'Assemblée, notamment entre les différentes factions politiques.
La mise en œuvre de cette loi marque un changement significatif dans la manière dont les représentants des petites communes seront élus. Auparavant, les électeurs pouvaient rayer des noms sur les listes, une pratique que certains rapporteurs ont qualifiée de « tir aux pigeons ». La sénatrice Nadine Bellurot, co-rapporteure de la loi, a exprimé ses réserves en qualifiant cette démarche de peu positive. Malgré les tensions et les divergences d'opinion, le texte a été adopté après des discussions intenses, notamment entre la gauche, l'extrême-droite et les membres du bloc gouvernemental. Bien qu'un amendement initial ait proposé de repousser l'application de la loi à 2032, une seconde délibération a permis de revenir à la date d'application prévue, soulignant ainsi l'importance de cette réforme pour l'avenir des élections municipales.
Les opposants les plus fervents à cette loi, tant à l'Assemblée qu'au Sénat, expriment des craintes quant à l'impact de la parité sur les petites communes, qui pourraient se retrouver en difficulté pour former leurs listes en raison d'un manque de candidats. C'est notamment l'avis du groupe RN à l'Assemblée, ainsi que de certains membres des LR dans les deux chambres. La sénatrice LR de l’Eure, Kristina Pluchet, a soulevé des questions pertinentes lors d'une séance, en demandant si l'imposition de nouvelles contraintes serait réellement bénéfique pour attirer des candidats dans ces petites communes. Elle a également souligné que toutes les communes ne disposent pas d'une représentation équilibrée entre les sexes, et que dans les petites localités, les disparités peuvent être particulièrement marquées, sans oublier la question de l'âge des candidats.
Cependant, cette inquiétude n'est pas partagée par André Laignel, le premier vice-président de l'Association des maires de France. Lors d'une intervention sur Public Sénat le 1er avril, il a exprimé sa conviction qu'il existera toujours des Françaises et des Français désireux de s'engager et de contribuer à la société. Selon lui, il ne fait aucun doute qu'il y aura toujours des candidats prêts à se présenter aux élections municipales. De plus, cette initiative a reçu le soutien de l'AMF, ce qui témoigne d'une volonté d'encourager la participation citoyenne, même dans les petites communes, malgré les défis que cela pourrait poser.
vu sur Public Sénat