Patrick Herminie suspend un mégaprojet controversé : victoire pour l’atoll d’Aldabra
Le président élu des Seychelles, Patrick Herminie, suspend un complexe hôtelier qatari controversé sur l’île de l’Assomption, protégeant l’atoll d’Aldabra et ses 400 espèces uniques.

Les Seychelles tournent une page historique. Patrick Herminie, président élu, a annoncé l’arrêt d’un complexe hôtelier de luxe financé par le Qatar sur l’île de l’Assomption, un site écologique fragile. Une décision audacieuse qui marque un tournant pour la protection de l’atoll d’Aldabra, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Entre enjeux économiques et préservation de la biodiversité, ce choix reflète une nouvelle vision pour l’archipel.
Un projet controversé au cœur de la campagne électorale
Le projet qatari, porté par Assets Group, prévoyait la construction de 40 villas de luxe et la modernisation d’une piste d’atterrissage pour avions privés. Un accord jugé « inacceptable » par Herminie, qui dénonce des « cacahuètes » en échange d’un bail de 70 ans. L’île de l’Assomption, porte d’entrée de l’atoll d’Aldabra, abrite 400 espèces endémiques, dont certaines menacées.
L’ancien président, Wavel Ramkalawan, défendait ce partenariat comme une nécessité économique. Mais la mobilisation des écologistes et des citoyens a fait de ce dossier un enjeu clé des élections. Herminie, élu avec 52,7 % des voix, a su capitaliser sur cette opposition, promettant une révision radicale du contrat.
Une victoire pour l’écologie, un défi économique
L’atoll d’Aldabra, joyau de la biodiversité, est l’un des écosystèmes les plus intacts de la planète. Les militants craignaient que le projet hôtelier ne perturbe cet équilibre fragile. Herminie a confirmé à la BBC : « Ce qui a été construit est construit, mais les 37 chalets prévus n’auront pas lieu. »
Pourtant, les Seychelles, archipel de 100 000 habitants, dépendent du tourisme et des investissements étrangers. Le défi sera de concilier développement et préservation, en trouvant des alternatives durables. Herminie a promis de renégocier avec les investisseurs, tout en explorant des partenariats respectueux de l’environnement.
Un président face à des défis multiples
Au-delà de l’écologie, Herminie devra aussi combattre la toxicomanie, qu’il qualifie de « menace existentielle ». Avec 1 Seychellois sur 10 dépendant aux drogues dures, le pays fait face à une crise sanitaire et sociale. Le nouveau président a annoncé une stratégie en deux volets : réduire la demande et lutter contre le trafic.
Son approche semble globale : protéger l’environnement tout en améliorant les conditions de vie. Un équilibre délicat, mais nécessaire pour un pays dont l’avenir dépend de ses ressources naturelles.
Un signal fort pour la planète
La décision d’Herminie envoie un message clair : les petits États insulaires peuvent résister aux pressions économiques pour défendre leur patrimoine naturel. Alors que le monde fait face à l’urgence climatique, les Seychelles montrent l’exemple.
Ce choix pourrait inspirer d’autres nations, prouvant que la protection de la biodiversité n’est pas incompatible avec le développement. Un espoir pour l’atoll d’Aldabra, et au-delà.


