Pays‑Bas : arrestation d’un trafiquant pour la saisie de 500 oiseaux exotiques
La saisie de 500 oiseaux et l’arrestation d’un suspect aux Pays‑Bas exposent les lacunes dans la lutte européenne contre le trafic d’espèces sauvages.
L’Autorité néerlandaise de sécurité sanitaire des aliments a récemment arrêté un suspect soupçonné de trafic d’oiseaux à grande échelle après la saisie de près de 500 oiseaux exotiques, en majorité importés d’Afrique et d’Asie. Cette opération illustre une fois de plus les risques pesant sur la biodiversité, la santé publique et l’intégrité des écosystèmes, alors que l’Europe continue d’attirer les trafiquants et d’être exposée à ce commerce criminel.
Des législations lacunaires exploitées par les trafiquants
La réglementation européenne interdit l’importation d’oiseaux capturés à l’état sauvage, mais seuls ceux inscrits à la CITES bénéficient d’une protection effective. Les espèces non listées échappent encore largement à la surveillance, autorisant leur commercialisation légale si leur provenance ne peut être prouvée. Cette faille juridique encourage la criminalité : tant que le statut « légal » peut masquer des origines illicites, les trafiquants opèrent avec un risque réduit.
Le rôle crucial — et problématique — des plateformes en ligne
Les trafiquants utilisent de plus en plus les sites e‑commerce et les réseaux sociaux pour proposer des animaux sauvages, sans surveillance immédiate. Selon IFAW, ces annonces peuvent échapper aux contrôles, même si l’organisation est reconnue comme “signaleur de confiance” au titre du règlement européen sur les services numériques. L’affaire néerlandaise rappelle que les plateformes doivent coopérer activement avec les autorités pour limiter ce canal de trafic.
Transparence, enregistrement, et renforcement des moyens de répression
IFAW et d’autres ONG appellent à une révision du cadre européen pour criminaliser toute importation illégale d’espèces sauvages, qu’elles soient protégées par la CITES ou non. De plus, l’absence d’un enregistrement transparent et centralisé des importations empêche un contrôle efficace : seuls 25 % des animaux saisis relèvent actuellement de la CITES. Harmoniser les systèmes d’enregistrement et obliger la traçabilité de toutes les espèces importées sont des pistes urgentes de réforme.
L’Europe, hub majeur du trafic sauvage mondial
Cette affaire s’inscrit dans une tendance plus large : l’Union européenne est l’un des principaux marchés cibles pour le commerce illégal d’espèces sauvages. En 2023, près de 5 200 saisies ont eu lieu dans l’UE, impliquant plus d’un million d’animaux ou plantes, dont une part significative pour le marché des animaux exotiques. Les Pays‑Bas, en particulier, figurent souvent parmi les points d’entrée ou de transit, ce qui accentue la responsabilité européenne dans la lutte contre ces trafics.
Vers un futur où le commerce sauvage ne paiera plus
L’arrestation aux Pays‑Bas montre qu’une application de la loi est possible. Mais tant que les législations, la transparence et les contrôles numériques restent insuffisants, le commerce illicite continuera d’être une activité à haut rendement et faible risque. IFAW demande donc des mesures fortes : combler les vides juridiques, doter les autorités de meilleurs outils, et imposer aux plateformes en ligne des obligations strictes. Le combat pour la protection de la faune ne peut plus tolérer ces failles.