Phoques en danger : La Lituanie renforce ses actions écologiques
Découvrez comment la Lituanie protège les phoques gris de la Baltique, menacés par la fonte des glaces et la pollution. Actions, défis et espoirs pour cette espèce emblématique.

En mer Baltique, les phoques gris, autrefois au bord de l’extinction, font face à un nouveau défi : le changement climatique. Avec la fonte accélérée des glaces et la pollution croissante, leur habitat se réduit comme peau de chagrin. Pourtant, la Lituanie ne reste pas les bras croisés. Grâce à des mesures énergiques, le pays redouble d’efforts pour protéger ces mammifères marins emblématiques. Entre centres de réhabilitation, législation renforcée et sensibilisation du public, une lueur d’espoir émerge pour les phoques de la Baltique.
Un habitat en péril : la glace disparaît, les phoques souffrent
La mer Baltique, autrefois recouverte d’une épaisse couche de glace en hiver, voit aujourd’hui ses paysages glacés fondre à un rythme alarmant. Les phoques gris, qui dépendent de la banquise pour mettre bas et élever leurs petits, sont directement menacés. Avec des hivers de plus en plus doux, les femelles se retrouvent contraintes d’accoucher sur les côtes, où les risques de prédation, de maladies et de perturbations humaines sont bien plus élevés.
Selon Vaida Surviliene, scientifique à l’Université de Vilnius, cette situation crée une confusion mortelle : les mères, regroupées sur des espaces restreints, peinent à reconnaître leurs petits. Résultat ? Le taux de survie des nouveau-nés chute parfois à seulement 5 %. Un constat alarmant, qui pousse les autorités lituaniennes à agir sans délai.
Des décennies de lutte pour la survie des phoques
Dans les années 1980, la population de phoques gris en Baltique avait dramatiquement chuté, passant de 100 000 individus avant la Seconde Guerre mondiale à seulement 4 000-5 000. La pêche intensive à la morue et l’utilisation de pesticides toxiques en étaient les principales causes. Mais grâce à des interdictions ciblées et à des programmes de réhabilitation, comme celui mené par Arunas Grusas au Centre de Klaipėda, les phoques ont lentement commencé à se rétablir.
Aujourd’hui, le défi est différent. Les filets de pêche abandonnés, la pollution plastique et la raréfaction des poissons transforment la Baltique en un piège mortel. Pourtant, les phoques restent un maillon essentiel de l’écosystème marin. Leur déclin serait un signal d’alarme pour toute la région.
Innovation et protection : les solutions lituaniennes
Pour contrer ces menaces, la Lituanie a mis en place une stratégie multidimensionnelle :
Un centre de réhabilitation moderne : Inauguré en 2022, il accueille les phoques blessés ou orphelins, les soigne et les relâche avec des balises GPS pour suivre leurs déplacements.
Une législation stricte : En appliquant la directive européenne « Habitats », la Lituanie interdit toute perturbation des phoques, surtout pendant la saison de reproduction.
La sensibilisation du public : Les autorités encouragent les baigneurs à respecter les zones de repos des phoques et à signaler les individus en détresse.
Grâce à ces mesures, les phoques guéris retrouvent leur milieu naturel. Certains, après une hésitation initiale, s’adaptent et migrent vers des eaux plus poissonneuses, comme celles de l’île suédoise de Gotland.
Un enjeu écologique et économique
Protéger les phoques, c’est aussi préserver l’équilibre de la Baltique. Leur rôle dans la régulation des populations de poissons est crucial pour la pêche locale. De plus, leur présence attire les touristes, soucieux de découvrir une faune marine préservée. À l’inverse, des plages jonchées de phoques morts nuisent à l’image de la région et à son économie.
La Lituanie l’a compris : sauver les phoques, c’est investir dans l’avenir. En réduisant les déchets plastiques, en limitant la pêche intensive et en renforçant les protections légales, le pays montre l’exemple. Une approche qui pourrait inspirer d’autres nations riveraines de la Baltique.
Comment chacun peut agir ?
La protection des phoques ne repose pas uniquement sur les épaules des scientifiques et des autorités. Chacun peut contribuer à leur survie :
Respecter les zones de repos des phoques sur les côtes.
Signaler les individus blessés aux centres de sauvetage.
Réduire son empreinte plastique pour limiter la pollution marine.
Privilégier une consommation durable de produits de la mer.
En agissant ensemble, nous pouvons offrir un avenir aux phoques gris de la Baltique.
Un espoir pour demain
Malgré les défis immenses posés par le changement climatique, les efforts de la Lituanie portent leurs fruits. La population de phoques gris se stabilise, et les programmes de réhabilitation sauvent chaque année des dizaines d’individus. C’est la preuve que, avec de la volonté et des actions concrètes, il est possible de inverser la tendance.
La Baltique reste un écosystème fragile, mais la mobilisation lituanienne redonne espoir. En protégeant les phoques, c’est toute la biodiversité marine qui en bénéficie. Un combat qui mérite d’être soutenu, aujourd’hui et demain.


