Population en hausse : la baleine franche résiste malgré les menaces persistantes
La baleine franche de l’Atlantique Nord compte 384 individus en 2024, une hausse encourageante mais insuffisante. Découvrez les défis et espoirs pour cette espèce en danger critique.
Une lueur d’espoir pour la baleine franche de l’Atlantique Nord
En 2024, la population de baleines franches de l’Atlantique Nord a enfin connu une légère augmentation, passant à 384 individus. Une bonne nouvelle saluée par les scientifiques, même si l’espèce reste en danger critique d’extinction. Ce timide rebond, annoncé lors de la réunion annuelle du North Atlantic Right Whale Consortium, redonne un souffle d’optimisme aux défenseurs de ces géants marins.
Une augmentation historique, mais fragile
Pour la première fois depuis plusieurs années, le nombre de baleines franches a progressé. Le New England Aquarium a confirmé une « croissance lente » sur les quatre dernières années, avec huit individus supplémentaires recensés en 2024. Heather Pettis, scientifique principale au programme de recherche sur les baleines franches, qualifie cette évolution de « formidable nouvelle », tout en rappelant la nécessité de rester vigilant.
« La légère augmentation de l’estimation de la population, associée à l’absence de mortalité détectée et à la diminution des blessures, nous rend prudemment optimistes », déclare-t-elle. Pourtant, les menaces persistent : collisions avec les navires, enchevêtrements dans les engins de pêche, et une reproduction encore trop faible.
Des défis persistants malgré les progrès
L’exemple de la baleine n°5110 illustre les dangers qui pèsent toujours sur l’espèce. Repérée en décembre 2024 avec des cordes de pêche emmêlées, elle n’a pu être totalement libérée malgré les efforts des équipes. « Ce cas rappelle les souffrances prolongées que ces baleines endurent », souligne Pettis.
Philip Hamilton, du Centre Anderson Cabot, insiste sur la difficulté de prévenir ces accidents : « Détecter les enchevêtrements nécessite que les baleines et les observateurs soient au bon endroit, au bon moment. » Une surveillance accrue et une collaboration internationale restent essentielles.
Une saison de vêlage en demi-teinte
Seulement 11 baleineaux sont nés en 2025, un chiffre en dessous des attentes. Cependant, quatre d’entre eux sont issus de mères primipares, un signe encourageant pour le renouvellement de la population. « Ces femelles plus âgées rejoignent enfin le bassin de reproduction, ce qui est crucial pour l’avenir de l’espèce », explique Hamilton.
Deux couples mère-veau ont même été observés dans des zones inhabituelles, comme au large de New York et dans la baie de Cape Cod, prouvant une adaptation possible de leur habitat.
Un avenir qui dépend des actions humaines
Plus de 450 experts se réunissent actuellement pour discuter des prochaines étapes. Le Consortium publiera début 2026 un rapport complet avec des recommandations pour renforcer la protection des baleines franches.
« Le chemin vers le rétablissement est long, mais nous restons déterminés à travailler ensemble pour un océan plus sûr », conclut Pettis. La survie de ces géants marins dépendra de notre capacité à concilier conservation et activités humaines.


