Protection animale : la Pologne interdit les fermes à fourrure
La Pologne interdit l’élevage d’animaux à fourrure d’ici 2033, une décision historique saluée par les associations. Découvrez les enjeux et les prochaines étapes.
Le 17 octobre 2025 restera une date historique pour la protection animale en Europe. Les députés polonais ont massivement voté l’interdiction de l’élevage d’animaux à fourrure, une décision qui marque un tournant dans la lutte contre la souffrance animale. Soutenue par 339 députés sur 460, cette loi prévoit la fermeture définitive des fermes d’ici 2033, ainsi que des indemnisations pour les éleveurs qui cesseront leur activité avant 2031. Une victoire saluée par les associations et les citoyens.
Une décision attendue depuis des années
La Pologne, l’un des principaux producteurs de fourrure en Europe, a enfin franchi le pas. Les manifestations contre ces élevages se multipliaient depuis plus de dix ans, notamment dans les zones rurales où les riverains dénonçaient les nuisances : odeurs insupportables, infestations de mouches et de rongeurs, pollution environnementale, et même des fuites de visons. « Les habitants ne supportaient plus cette industrie », explique Marta Korzeniak, de l’Open Cages Association.
Le Premier ministre Donald Tusk a salué cette avancée sur X : « Ce n’était pas facile, mais après des années de lutte, nous l’avons obtenue ! » Le texte doit encore être examiné par le Sénat et le président Karol Nawrocki, mais l’enthousiasme est déjà palpable.
Un déclin inéluctable de l’industrie de la fourrure
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le nombre de fermes d’élevage dans l’UE a chuté de 73 % en dix ans, selon un rapport de Humane World for Animals. En Pologne, sur les 318 élevages recensés en 2024, seuls 200 étaient encore actifs. « Cette industrie est en déclin depuis des années, » confirme Otwarte Klatki.
La France a déjà interdit les élevages de visons et d’autres espèces non domestiques en 2021, et une vingtaine de pays européens ont suivi. « Nous ne pouvons que saluer cette décision qui montre la voie aux derniers pays européens qui s’obstinent à élever des animaux pour leur fourrure, » déclare Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Une victoire pour les animaux et l’opinion publique
Les associations de protection animale exultent. « C’est un moment historique que les Polonais attendaient depuis au moins dix ans, » se réjouit Marta Korzeniak. « Enfin, la législation reflète l’opinion publique. »
Les conditions d’élevage des animaux à fourrure sont régulièrement dénoncées : cages exiguës, stress permanent, abattage cruel. « Cette souffrance animale n’a plus sa place en Europe, » insiste Reha Hutin. Le compte à rebours est lancé pour une Europe sans fourrure.
Quelles prochaines étapes ?
Le projet de loi doit encore être validé par le Sénat et le président polonais. Si tout se déroule comme prévu, la Pologne deviendra le 21ᵉ pays européen à interdire l’élevage d’animaux à fourrure.
Les associations appellent désormais les derniers pays réticents à suivre l’exemple polonais. « Aux quelques pays qui autorisent encore cette souffrance animale de leur emboîter le pas ! » lance Reha Hutin. L’Europe pourrait bientôt tourner définitivement la page de cette industrie controversée.
La Pologne vient d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la protection animale. En interdisant l’élevage d’animaux à fourrure d’ici 2033, elle rejoint le mouvement européen en faveur d’un avenir plus éthique. « C’est une victoire pour les animaux, mais aussi pour les citoyens, » résume Marta Korzeniak. Et si cette décision inspirait d’autres pays ? L’espoir est permis.


