Réforme du métier d’infirmier, vers une meilleure reconnaissance.
Les députés ont récemment voté à l'unanimité une réforme significative concernant la profession d'infirmier, marquant une étape importante dans l'évolution de ce métier.
Cette proposition de loi, qui a été adoptée lors d'une séance à l'Assemblée nationale dans la nuit du 11 mars, a été portée par Nicole Dubré-Chirat, membre du groupe Ensemble pour la République. Après près de deux ans d'attente, cette initiative transpartisane vise à moderniser le rôle des infirmiers en reconnaissant leurs nouvelles missions et en élargissant leurs compétences, un besoin pressant face aux défis croissants d'accès aux soins et à la pénurie de personnel médical, notamment dans les zones rurales.
Avec un vote sans opposition (142 voix pour, aucune contre), cette réforme a été adoptée en première lecture et se dirige maintenant vers le Sénat pour poursuivre son parcours législatif. L'exposé des motifs souligne l'importance de cette réforme dans un contexte où de nombreux patients et professionnels de santé expriment des préoccupations face à la désertification médicale. En reconnaissant le rôle essentiel des infirmiers, cette loi pourrait contribuer à améliorer la situation actuelle et à répondre aux besoins croissants des populations, en particulier dans les territoires les plus touchés par le manque de soins.
L'article premier de la proposition de loi redéfinit le rôle des infirmiers en se basant sur cinq "missions fondamentales". Ces missions incluent la réalisation de soins infirmiers qui peuvent être curatifs, palliatifs, relationnels, ainsi que la surveillance clinique. De plus, il est question du suivi du parcours de santé des patients et de leur orientation, de la prévention qui englobe le dépistage et l'éducation thérapeutique, de la participation à la formation des collègues, et enfin, de la recherche. Lors de la séance de lundi soir, les députés ont voté en faveur de plusieurs amendements qui viennent enrichir ces missions en y intégrant la "conciliation médicamenteuse" et en précisant les "soins relationnels".
Cet article introduit également des concepts tels que la "consultation infirmière" et le "diagnostic infirmier", des termes qui étaient traditionnellement réservés aux médecins. Il permet aux infirmières de prescrire certains médicaments, avec une liste qui sera établie par arrêté et mise à jour tous les trois ans. Cyrille Isaac-Sibille, représentant Les Démocrates, a exprimé des réserves en soulignant que "poser un diagnostic est un art complexe qui demande une longue expérience" et que "nommer une pathologie est une prérogative médicale". Il avait proposé, par le biais d'un amendement qui a été rejeté, de remplacer le terme "diagnostic" par "expertise infirmière".