Résolution historique de l'UICN : la biodiversité au cœur de la lutte climatique
L’UICN reconnaît officiellement le rôle clé des animaux sauvages dans la lutte contre le changement climatique. Découvrez les espèces boostent la séquestration du carbone.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) vient de franchir une étape historique. En reconnaissant officiellement les animaux sauvages comme des alliés essentiels dans la lutte contre le réchauffement climatique, l’organisation ouvre la voie à une approche plus intégrée de la protection de l’environnement. Cette décision, fondée sur des preuves scientifiques solides, pourrait transformer les politiques climatiques mondiales.
La science derrière l’alliance entre faune et climat
Les animaux sauvages ne sont pas de simples spectateurs du changement climatique : ils en sont des acteurs clés. Des études récentes démontrent que certaines espèces jouent un rôle crucial dans la régulation des écosystèmes et la séquestration du carbone. Par exemple, les tigres, en contrôlant les populations d’herbivores, permettent aux forêts de mieux pousser et donc de stocker davantage de CO₂. De même, les loutres de mer, en protégeant les forêts de varech, multiplient par douze leur capacité à absorber le carbone.
Ces mécanismes naturels sont bien plus efficaces que de nombreuses solutions technologiques. Selon l’UICN, la nature capte le carbone de manière plus durable et moins coûteuse que les dispositifs artificiels. Une aubaine pour les pays cherchant à respecter leurs engagements climatiques tout en préservant leur biodiversité.
Une résolution qui change la donne
Cette reconnaissance officielle comble un fossé longtemps ignoré : celui entre conservation de la biodiversité et action climatique. Jusqu’à présent, les stratégies environnementales traitaient souvent ces deux enjeux séparément. Désormais, l’UICN appelle à les unir pour une approche plus cohérente et efficace.
La résolution s’appuie sur l’article 5 de l’Accord de Paris, qui encourage le renforcement des puits de carbone naturels. En intégrant la protection de la faune sauvage dans leurs plans climatiques, les États pourraient lutter simultanément contre la désertification, l’érosion de la biodiversité et les émissions de gaz à effet de serre.
Quelles conséquences pour les politiques environnementales ?
Les décideurs politiques sont désormais invités à repenser leurs stratégies. Le directeur général de l’UICN devra défendre cette vision lors de la prochaine Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 30). Les pays membres sont encouragés à :
Protéger et restaurer les habitats naturels pour maximiser leur potentiel de séquestration.
Intégrer la faune sauvage dans leurs contributions nationales (NDC) pour l’Accord de Paris.
Financer des projets de conservation qui ont un double bénéfice : climat et biodiversité.
Cette approche pourrait aussi redonner un coup de fouet aux solutions fondées sur la nature, souvent reléguées au second plan face aux technologies coûteuses.
Un espoir pour l’avenir, mais des défis à relever
Si cette résolution marque un tournant, sa mise en œuvre ne sera pas sans obstacles. La protection des animaux sauvages nécessite des moyens financiers et une volonté politique forte. Certains pays pourraient hésiter à modifier leurs priorités, surtout si les bénéfices climatiques ne sont pas immédiats.
Pourtant, les exemples concrets ne manquent pas. En Afrique, la réintroduction des éléphants a permis de régénérer des savanes, augmentant leur capacité à stocker du carbone. En Amérique du Nord, la protection des loups a restauré l’équilibre des écosystèmes, limitant la dégradation des sols.
L’enjeu est désormais de convaincre les gouvernements que protéger la faune, c’est aussi protéger le climat.
Vers une COP 30 sous le signe de la nature ?
La prochaine Conférence des Parties sur le climat (COP 30) sera un test crucial. Les États auront l’occasion de traduire cette résolution en engagements concrets. L’UICN espère que les discussions incluront systématiquement la biodiversité dans les débats climatiques.
Une chose est sûre : cette reconnaissance offre une nouvelle raison d’espérer. En s’appuyant sur les mécanismes naturels plutôt que sur des solutions purement technologiques, l’humanité pourrait enfin trouver un équilibre entre développement et préservation de la planète.


