São Paulo, Santiago, Bogotá : pionnières des transports publics zéro émission
L’Amérique latine accélère la transition vers les bus électriques avec 7 000 véhicules en circulation et 4,3 milliards de dollars investis.
En seulement quelques années, l’Amérique latine a transformé son paysage urbain en adoptant massivement les bus électriques. Grâce à des investissements colossaux et une volonté politique forte, des villes comme São Paulo, Santiago et Bogotá deviennent des modèles de mobilité propre. Avec plus de 7 000 bus électriques en circulation, la région prouve que la transition écologique est non seulement possible, mais aussi rentable et bénéfique pour les citoyens.
Une croissance fulgurante, portée par des acteurs engagés
Le partenariat ZEBRA (Zero Emission Bus Rapid-deployment Accelerator) joue un rôle clé dans cette révolution. Depuis 2019, le nombre de bus électriques en Amérique latine a été multiplié par cinq, passant de 1 363 à plus de 7 000 unités. Ce bond spectaculaire s’explique par un engagement sans précédent des gouvernements, des institutions financières et des entreprises privées. La Banque nationale de développement du Brésil (BNDES), la Banque mondiale, BNP Paribas et la Banque interaméricaine de développement (BID) figurent parmi les principaux soutiens financiers.
« Avec le nombre croissant de bus électriques en circulation, nous sommes convaincus que le financement est un levier essentiel pour accélérer cette transition », souligne Claire Markgraf, directrice du programme de financement des villes chez C40 Cities. Piloté par C40 Cities et l’ICCT, ZEBRA vise à lever les obstacles politiques, techniques et financiers pour étendre l’électrification des flottes.
Des investissements records et des résultats concrets
L’Amérique latine concentre près de 75 % des investissements régionaux dans les bus électriques, soit plus de 4,3 milliards de dollars. La BNDES, par exemple, a approuvé 727 millions de dollars pour l’acquisition de 1 700 bus électriques depuis 2023, devenant le premier financeur du secteur avec 12 % de part de marché. VG Mobility, Enel X, Infrabridge, Kaufmann et John Laing représentent quant à eux 80 % des investissements en actions.
Ces efforts se traduisent par des bénéfices tangibles : réduction des émissions de CO₂, amélioration de la qualité de l’air, et transports plus silencieux et fiables. Les habitants des grandes métropoles profitent déjà de ces avancées, mais le défi reste d’étendre ces avantages aux villes moyennes et petites.
Un impact bien au-delà de l’environnement
La transition vers les bus électriques ne se limite pas à la lutte contre le changement climatique. Elle offre aussi des transports plus sûrs, plus accessibles et mieux connectés aux emplois, à l’éducation et aux services essentiels. « Une mobilité durable est essentielle pour l’avenir des villes brésiliennes », affirme Pedro Henrique Marques, directeur du département Mobilité urbaine de la BNDES.
En collaborant avec les gouvernements du Brésil, du Chili, de la Colombie et du Mexique, ZEBRA étend désormais son action aux territoires moins urbanisés. L’objectif ? Créer un réseau de transports publics propre et inclusif, capable de desservir l’ensemble de la population.
Un modèle inspirant pour le reste du monde
L’Amérique latine montre que la transition vers une mobilité zéro émission est réalisable à grande échelle. Son succès repose sur une combinaison de financements innovants, de politiques publiques ambitieuses et d’une forte implication des acteurs locaux. « Nous sommes convaincus que cette dynamique peut s’étendre à d’autres régions », déclare Claire Markgraf.
Alors que le monde cherche des solutions pour décarboner les transports, l’exemple latino-américain prouve qu’avec la bonne stratégie, les bus électriques peuvent devenir la norme, et non l’exception.
Et si demain, toutes les villes du monde s’inspiraient de ce modèle ?



