Tarification du carbone : Révolution dans le transport maritime
Le transport maritime a franchi une étape importante avec l'adoption d'un système mondial de tarification du carbone par les États membres de l'Organisation maritime internationale (OMI) lors ...
Le transport maritime a franchi une étape importante avec l'adoption d'un système mondial de tarification du carbone par les États membres de l'Organisation maritime internationale (OMI) lors d'une réunion à Londres le 11 avril. Bien que cette initiative soit un pas en avant vers la réduction des émissions de carbone, elle a été critiquée par les pays insulaires du Pacifique qui estiment qu'elle manque d'ambition. À partir de 2028, tous les navires seront tenus d'utiliser des carburants à faible intensité de carbone ou de compenser leurs émissions en payant pour celles qui dépassent un certain seuil.
Cette mesure, qui doit encore être formellement adoptée en octobre par l'assemblée de l'OMI, a été approuvée par une majorité des États membres présents, malgré l'absence de consensus. Une porte-parole de l'organisation a précisé que les fonds générés par ce système seront utilisés pour encourager le développement de technologies et de carburants à zéro ou quasi-zéro émission, tout en soutenant les pays en développement dans leur transition énergétique. L'objectif ultime de ces initiatives est d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, avec des réductions progressives de 40 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2008, et de 80 % d'ici 2040.
Lors du vote, 63 pays ont exprimé leur soutien à cet accord, y compris des acteurs majeurs comme l'Union européenne, le Brésil, la Chine, l'Inde et le Japon. En revanche, 16 pays, principalement des grands producteurs d'hydrocarbures tels que l'Arabie Saoudite, la Russie et les Émirats Arabes Unis, ont voté contre. Cette divergence met en lumière les tensions entre les nations qui cherchent à avancer vers des pratiques plus durables et celles qui dépendent encore fortement des combustibles fossiles pour leur économie.
Les nations insulaires du Pacifique, qui avaient précédemment exprimé leur désir d'instaurer un prélèvement carbone universel pour le transport maritime, ont finalement choisi de s'abstenir, estimant que les propositions actuelles manquaient d'ambition. Les États-Unis, quant à eux, n'ont pas participé au vote. Bien que cette avancée soit considérée comme un pas dans la bonne direction, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a souligné dans un communiqué que la décision ne va pas assez loin. Selon eux, le transport maritime représente environ 3 % des émissions mondiales, ce qui est supérieur à la contribution de nombreux pays pris individuellement. Par conséquent, une telle mesure pourrait avoir un impact significatif sur les émissions et établir un précédent pour d'autres secteurs.
Cependant, l'ONG a exprimé des préoccupations quant aux objectifs et aux mesures de réduction des émissions à court et moyen terme qui ont été convenus, affirmant qu'ils ne garantissent pas l'atteinte des objectifs fixés. Cette situation soulève des questions sur l'efficacité des engagements pris et sur la nécessité d'une approche plus audacieuse pour lutter contre le changement climatique. Les pays insulaires, qui sont souvent les plus vulnérables aux effets du réchauffement climatique, continuent de plaider pour des actions plus concrètes et ambitieuses afin de protéger leur avenir et celui de la planète.
vu sur La 1ere France Info