Thiorphan : une percée scientifique pour réparer les lésions de la moelle épinière
Le thiorphan, molécule identifiée par criblage in silico, stimule la régénération neuronale après une lésion médullaire. Une avancée majeure pour la médecine régénérative.
Les lésions de la moelle épinière représentent un défi médical majeur, laissant souvent les patients sans espoir de récupération motrice. Une étude récente ouvre une voie prometteuse : en exploitant une “signature” transcriptionnelle de régénération, des chercheurs ont identifié le thiorphan, une molécule capable de stimuler la croissance des neurones et d’améliorer la fonction motrice. Cette découverte, validée sur des modèles animaux et des cultures humaines, pourrait révolutionner le traitement des paralysies.
Une approche innovante : du criblage in silico à la validation clinique
Les chercheurs ont adopté une méthode en cinq étapes pour identifier des molécules capables de favoriser la régénération neuronale :
Analyse du transcriptome des motoneurones corticospinaux en régénération.
Criblage in silico via la base de données Connectivity Map pour identifier des composés mimant cet état.
Validation in vitro sur des cultures de neurones adultes.
Tests in vivo sur des modèles de lésions médullaires.
Confirmation sur des neurones humains pour évaluer le potentiel clinique.
Le thiorphan, un inhibiteur d’endopeptidase neutre, s’est distingué : il a augmenté la croissance des neurites de 1,8 fois dans les cultures neuronales et amélioré la récupération motrice chez les rats.
Des résultats prometteurs sur les modèles animaux et humains
Amélioration fonctionnelle chez les rats
Chez des rats souffrant de lésions médullaires sévères, le thiorphan, combiné à une greffe de cellules souches neurales, a permis :
Une récupération significative de la fonction des membres antérieurs (p < 0,005).
Une augmentation de 60 % de la régénération des axones corticospinaux (p < 0,05).
Efficacité confirmée sur des neurones humains
Le thiorphan a également stimulé la croissance des neurites dans des cultures de neurones corticaux humains issus d’un patient de 56 ans, confirmant son potentiel translationnel.
Un mécanisme d’action lié à la réversion transcriptionnelle
Le thiorphan agit en reprogrammant les neurones vers un état embryonnaire, favorisant leur régénération. Les analyses ont révélé :
Une augmentation de l’expression du BDNF (facteur neurotrophique).
Une activation de la voie phospho-AKT, essentielle pour la survie et la croissance neuronale.
Cette approche ouvre la voie à de nouvelles thérapies pour les lésions du système nerveux central.
Perspectives cliniques et défis à relever
Bien que les résultats soient prometteurs, des études supplémentaires sont nécessaires pour :
Optimiser les modalités d’administration (intrathécale ou systémique).
Développer des dérivés du thiorphan capables de traverser la barrière hémato-encéphalique.
Le thiorphan, déjà testé chez l’humain pour d’autres indications, présente un avantage majeur : son profil de sécurité connu, ce qui pourrait accélérer son développement clinique.
Conclusion : une avancée majeure pour la médecine régénérative
Cette étude démontre que l’association du thiorphan et des cellules souches neurales pourrait offrir une solution thérapeutique innovante pour les patients atteints de lésions médullaires. En combinant bioinformatique, criblage in vitro et validation in vivo, les chercheurs ont identifié une molécule capable de restaurer la fonction motrice et de stimuler la régénération neuronale.
Une nouvelle ère s’ouvre pour la réparation du système nerveux central.


