Un médicament antipaludique prometteur face à la résistance en Afrique
GanLum, un nouveau traitement antipaludique, affiche 97,4 % de guérison. Découvrez cette avancée majeure contre la résistance aux médicaments en Afrique.
Le paludisme reste l’un des fléaux sanitaires les plus meurtriers au monde, causant près de 600 000 décès chaque année, principalement chez les enfants africains. Face à l’émergence de résistances aux traitements actuels, une lueur d’espoir se dessine : GanLum, un nouveau médicament antipaludique, affiche des résultats prometteurs. Avec un taux de guérison de 97,4 %, il pourrait révolutionner la lutte contre cette maladie.
Une avancée majeure après 25 ans d’attente
Depuis plus d’un quart de siècle, aucun nouveau traitement antipaludique d’une classe différente n’avait été approuvé. GanLum, développé par Novartis en collaboration avec Medicines for Malaria Venture, marque une rupture technologique. Ce médicament combine deux molécules : le ganaplacide et la luméfantrine, offrant une efficacité supérieure aux traitements actuels à base d’artémisinine.
Lors d’un essai clinique mené sur 1 688 patients dans 12 pays d’Afrique subsaharienne, GanLum a démontré un taux de guérison de 97,4 %, contre 94 % pour le traitement standard. Un progrès significatif, surtout dans un contexte où la résistance à l’artémisinine se propage.
Un espoir face à la résistance croissante
Le paludisme, transmis par les moustiques, touche des centaines de millions de personnes chaque année. Les traitements actuels, basés sur l’artémisinine, voient leur efficacité diminuer en Asie du Sud-Est et en Afrique. « Il est urgent de disposer de médicaments sans artémisinine », souligne Philip Rosenthal, expert du paludisme à l’Université de Californie.
GanLum pourrait répondre à ce besoin. Il élimine les parasites résistants en 47 heures, contre 71 heures pour les traitements classiques. De plus, il bloque la transmission du parasite pendant sa phase sexuelle, réduisant ainsi le risque de propagation. « C’est un avantage considérable », affirme David Fidock, chercheur à l’Université Columbia.
Un impact potentiel à l’échelle mondiale
Si GanLum est approuvé, il pourrait être disponible d’ici 12 à 18 mois, selon Novartis. Son utilisation ne se limiterait pas aux zones de résistance. Abdoulaye Djimdé, chercheur à l’Université de Bamako, estime qu’il pourrait être intégré dans une stratégie combinée pour ralentir l’émergence de nouvelles résistances.
Ce médicament « occupera une place de choix dans l’arsenal thérapeutique », même dans les régions où la résistance à l’artémisinine n’est pas encore détectée. Une avancée qui pourrait sauver des millions de vies, notamment chez les enfants de moins de cinq ans, les plus vulnérables.
Un pas de géant pour la santé publique
L’approbation de GanLum serait une victoire majeure dans la lutte contre le paludisme. George Jagoe, de Medicines for Malaria Venture, qualifie cette avancée d’ « immense soulagement ». Cependant, les experts rappellent que la vigilance reste de mise : tout médicament peut, à terme, voir son efficacité diminuer.
Pour l’heure, GanLum représente une lueur d’espoir pour des millions de personnes. Son potentiel va au-delà de la simple guérison : il pourrait changer la donne dans la prévention et le contrôle du paludisme à l’échelle mondiale.



