Une araignée disparue depuis 40 ans refait surface sur l’île de Wight : l’espoir renaît pour une espèce en danger critique
Une araignée disparue depuis 40 ans, Aulonia albimana, a été redécouverte sur l’île de Wight. Découvrez comment une réserve naturelle a permis ce miracle écologique.
Newtown, île de Wight – Après quatre décennies d’absence, une araignée en danger critique d’extinction, Aulonia albimana, a été redécouverte dans une réserve naturelle isolée de l’île de Wight. Cette découverte exceptionnelle, qualifiée d’« inoubliable » par les chercheurs, relance l’espoir de sauver une espèce que l’on croyait disparue du Royaume-Uni.
Une redécouverte historique
En 1985, Aulonia albimana était observée pour la dernière fois au Royaume-Uni. Depuis, les scientifiques craignaient le pire : l’espèce aurait pu rejoindre la liste des espèces éteintes du pays. Mais en 2025, deux entomologistes passionnés, Mark Telfer et Graeme Lyons, ont défié les probabilités. « Découvrir une espèce que l’on croyait disparue depuis 40 ans est passionnant », confie Mark Telfer. Leur persévérance a été récompensée dans les dernières minutes d’une expédition limitée à quatre heures sur le site historique de l’araignée.
Graeme Lyons, qui a trouvé les deux premiers spécimens à quelques minutes d’intervalle, décrit cette découverte comme « la plus excitante de [sa] carrière ». Avec plus de 559 espèces d’araignées observées dans les îles britanniques, cette redécouverte marque un tournant pour la conservation.
Une araignée aux particularités fascinantes
Surnommée « araignée-loup aux articulations blanches » en raison de ses appendices pâles près de la bouche, Aulonia albimana se distingue aussi par ses pattes orange et son comportement de chasseur agile. Contrairement à la plupart des araignées-loups, qui traquent leurs proies au sol, cette espèce tisse également une toile fragile, ce qui intrigue les scientifiques.
Graeme Lyons propose même un surnom plus évocateur : « l’araignée-loup aux poings serrés », en référence au défi audacieux que représentait sa recherche. « Nous n’avions que quatre heures avant que le bateau ne vienne nous chercher », raconte-t-il, soulignant l’urgence et la chance qui ont permis cette découverte.
La restauration de l’habitat, clé de la survie
La réserve naturelle de Newtown, gérée par le National Trust, a joué un rôle crucial. Autrefois envahie par la végétation, la zone a été restaurée grâce à l’intervention d’un troupeau de moutons des Hébrides. En broutant la végétation, ces animaux ont permis de recréer un gazon court et ensoleillé, l’habitat idéal pour Aulonia albimana.
Helen Smith, responsable de la conservation pour la Société britannique d’arachnologie, salue « le travail essentiel de restauration » et souligne que cette découverte prouve qu’avec des efforts ciblés, « les espèces menacées peuvent non seulement survivre, mais prospérer ».
Un avenir à construire pour l’araignée-loup
La redécouverte de Aulonia albimana ouvre de nouvelles perspectives. Les scientifiques et le National Trust prévoient désormais d’étudier l’étendue de la population et les conditions nécessaires à son expansion. « Nous sommes impatients de travailler ensemble pour assurer la pérennité de cette espèce », déclare Helen Smith.
Cette histoire rappelle que la protection des habitats naturels et la curiosité scientifique peuvent sauver des espèces. « C’est un exemple inspirant de ce que la collaboration et la gestion écologique peuvent accomplir », conclut Mark Telfer.
Et si cette redécouverte n’était que le début d’une nouvelle ère pour la biodiversité britannique ? Une chose est sûre : Aulonia albimana a encore beaucoup à nous apprendre.



