Very Nile : quand un Français transforme les déchets du Nil en opportunité
Un Français lance Very Nile pour nettoyer le Nil, impliquant 200 pêcheurs. Découvrez comment ils transforment les déchets en opportunité et redonnent vie au fleuve mythique.
Le Caire, mégalopole de 22 millions d’habitants, étouffe sous la pollution. Le Nil, son fleuve mythique, charrie chaque année 250 000 tonnes de déchets plastiques vers la Méditerranée. Pourtant, une lueur d’espoir émerge : un Français, Alban de Ménonville, a lancé Very Nile, un projet pharaonique pour nettoyer le Nil. Grâce à lui, 200 pêcheurs transforment les déchets en opportunité, tout en redonnant vie au fleuve.
Le Nil, un fleuve en péril
Le Nil, artère vitale de l’Égypte, est aujourd’hui l’un des fleuves les plus pollués au monde. Chaque année, des milliers de tonnes de plastique s’y accumulent, menaçant la biodiversité et la santé des habitants. « On trouve des sacs, des bouteilles, et même des déchets qu’on ne reconnaît pas », déplore Hamed, pêcheur depuis 20 ans. « Avant, on pêchait des kilos de poissons chaque jour. Maintenant, on trouve surtout du plastique », ajoute-t-il.
Cette pollution n’est pas seulement un désastre écologique, mais aussi économique. Les pêcheurs, autrefois fiers de leur métier, voient leurs revenus s’effondrer. Pourtant, au lieu de se résigner, certains ont choisi d’agir.
Very Nile : une solution innovante
C’est ici qu’intervient Alban de Ménonville, un Français qui a lancé Very Nile il y a cinq ans. « On récupère une tonne de déchets par jour », explique-t-il. « Il y a de tout : du polystyrène, des bouteilles, des objets non identifiables… C’est une catastrophe », s’indigne-t-il.
Le principe est simple : les pêcheurs ramassent le plastique, qui est ensuite trié et recyclé. « On achète le plastique au même prix que le poisson, entre 20 et 60 centimes le kilo », précise Hamed. « Si je ramasse 50 kg par semaine, ça me rapporte 10 à 15 euros. C’est une bonne chose pour nous », s’enthousiasme-t-il.
Les bouteilles sont envoyées en Espagne pour être recyclées en balais, tandis que les bouchons sont transformés en meubles et objets déco. « Je ne savais pas qu’on pouvait fabriquer de belles choses avec du plastique », s’émerveille Om Youssef, couturière et membre de l’association.
Une communauté mobilisée
Au début, les pêcheurs hésitaient à ramasser les déchets, par honte ou par méconnaissance. « On était seulement trois ou quatre », se souvient Arafa, un autre pêcheur. Mais l’argent et les résultats ont convaincu les sceptiques. « Aujourd’hui, on est plus de 200 à participer. Les gens voient que ça marche », ajoute-t-il.
Cette initiative a aussi renforcé la solidarité entre les pêcheurs. « On se sent utiles. On n’est plus juste des victimes de la pollution, on en devient les acteurs du changement », déclare Arafa. Un exemple inspirant pour d’autres villes confrontées à des défis similaires.
Un impact bien au-delà du Nil
D’après Alban de Ménonville, les déchets du Nil représentent entre 25 % et 50 % de la pollution plastique en Méditerranée. « Si on arrête la pollution plastique sur le Nil, on diminue directement la pollution en Méditerranée d’au moins un quart », souligne-t-il.
Pour préserver le Nil et encourager des comportements plus responsables, Very Nile s’appuie aussi sur les jeunes. « Sensibilisez les gens autour de vous au danger du plastique », plaide Mina, membre des scouts marins d’Égypte. « Moi, j’imagine un Nil sans plastique », espère un jeune scout.
Un avenir plus propre
Le combat de Very Nile est une leçon d’optimisme. « Les poissons reviennent petit à petit », se réjouit Hamed. « Le Nil, c’est notre vie. On ne peut pas le laisser disparaître », résume-t-il.
Pour Alban de Ménonville, il faudra encore trois ou quatre générations pour débarrasser le Nil de sa pollution plastique. « Mais chaque jour, on avance », conclut-il. Une preuve qu’avec de la volonté, même les défis les plus immenses peuvent être relevés.


