Viticulture : une algue marine pourrait remplacer les pesticides chimiques
Découvrez comment une microalgue marine pourrait remplacer les pesticides chimiques dans les vignobles, offrant une solution naturelle et efficace contre le mildiou.
Dans le Bordelais, une parcelle de vigne abrite une expérience révolutionnaire. À quelques mètres de rangs dévastés par le mildiou, des grappes saines témoignent de l’efficacité d’un traitement naturel : une microalgue marine. Cette découverte, portée par la start-up française Immunrise, pourrait bien changer la donne pour les viticulteurs. Alors que les pesticides chimiques sont de plus en plus contestés pour leur impact sur la santé et l’environnement, cette innovation offre un espoir concret. Et si la solution venait de l’océan ?
Une microalgue aussi efficace que les pesticides chimiques
Laurent de Crasto, co-fondateur d’Immunrise, explique : « C’est une microalgue identifiée dans l’océan Atlantique. Elle agit comme un pesticide naturel, avec les mêmes propriétés que les traitements chimiques, mais sans toxicité. »* Un sachet suffit pour traiter jusqu’à trois hectares, simplement dilué dans un pulvérisateur.
Les résultats sont probants. Dans la parcelle test, la microalgue protège les vignes aussi efficacement que les fongicides classiques. « C’est l’idéal : réduire notre impact sur la biodiversité et sur nous-mêmes », souligne Emmanuelle Bordeille, viticultrice partenaire du projet.
Une production verte et ambitieuse
Pour produire cette algue miracle, Immunrise a choisi l’Islande, où l’électricité est 100 % verte et abordable. Dans des bassins éclairés par des LED, l’eau de mer circule et accélère la croissance des microalgues. Une méthode durable, qui s’inscrit dans l’économie circulaire.
La start-up vise une commercialisation d’ici 2029, à un prix comparable aux traitements chimiques actuels. « Notre objectif est de proposer un vin sans résidus de pesticides, sans surcoût pour le consommateur », précise Laurent de Crasto.
Un espoir pour la viticulture et au-delà
Cette innovation pourrait s’étendre bien au-delà des vignobles. Les microalgues ont un potentiel énorme en agriculture, offrant des alternatives naturelles aux produits phytosanitaires. « Si ça marche pour le mildiou, pourquoi pas pour d’autres maladies ? », s’interroge Emmanuelle Bordeille.
Pour les viticulteurs, c’est une double victoire : préserver leurs récoltes tout en protégeant l’environnement. « On a enfin une solution qui concilie performance et écologie », se réjouit-elle.
Vers une agriculture sans pesticides ?
Le défi est de taille, mais les premiers résultats sont prometteurs. Si les tests se poursuivent avec succès, cette microalgue pourrait devenir un standard dans les vignobles, puis dans d’autres cultures.
Une révolution silencieuse est en marche. Et si demain, les champs étaient protégés par la mer ?


