A Rennes : de vieilles ondes radio utilisées pour faire des économies.
La ville de Rennes a décidé d'exploiter des ondes radio anciennes pour donner une voix à ses bâtiments tout en réduisant ses dépenses. Un nouveau service public dédié à la gestion des données ...
Un nouveau service public dédié à la gestion des données sera mis en place, reposant sur une technologie peu énergivore et économique, connue sous le nom de « LoRa », qui signifie « long range » en anglais. Ce système de communication, qui utilise des ondes radio à faible débit et à longue portée, permet de transmettre des informations de manière efficace. Bien qu'il ait été menacé par l'avènement de la fibre optique et des réseaux mobiles 3G, 4G et 5G, LoRa a su résister et se maintenir. Récemment, le conseil de Rennes métropole a voté pour l'adoption de cette technologie, marquant ainsi la création de ce qui pourrait être le premier « service public de la donnée » en France.
Le nouveau service public, intitulé « Ecodata », a pour objectif d'installer des capteurs sur divers bâtiments publics afin de les rendre « communicants ». Par exemple, si une porte reste ouverte, une alerte sera envoyée ; en cas de fuite d'eau dans les toilettes, une notification sera émise ; et si le chauffage fonctionne à plein régime, une intervention sera programmée pour le réguler. Ces outils, bien que simples, pourraient permettre à la collectivité de réaliser des économies significatives, estimées entre 10 et 30 %. Yann Huaumé, vice-président de Rennes métropole en charge du numérique, souligne l'importance de cette initiative pour optimiser la gestion des ressources et améliorer l'efficacité des services publics.
En tant que maire de Saint-Sulpice-la-Forêt, il a déjà mis en place de nombreux capteurs dans sa commune pour surveiller les bâtiments publics. Grâce à cette initiative, la ville a réussi à réduire sa consommation d'énergie de 30 % et celle d'eau de 18 %. Avec la hausse des prix du gaz et de l'électricité, les 43 communes de la métropole montrent un intérêt croissant pour ce type de technologie. L'élu, qui dirige une petite ville de 1.500 habitants, souligne que le retour sur investissement est impressionnant, se chiffrant à moins de trois ans, ce qui est tout simplement imbattable.
Cependant, il y a un inconvénient : le réseau « LoRa » ne peut pas gérer de grandes quantités de données, comme les flux vidéo. Mais ce n'est pas son objectif principal. Ce système, déployé par la métropole rennaise depuis environ dix ans, est principalement utilisé pour surveiller le niveau de remplissage des bennes à verre et des ordures ménagères. Cela permet d'éviter que les usagers se retrouvent face à des bennes pleines, facilitant ainsi l'organisation des collectes, comme l'explique André Crocq, premier vice-président de la collectivité. En plus de cela, le réseau « LoRa » est également utilisé pour gérer l'éclairage public, surveiller la qualité de l'air et contrôler les compteurs d'eau. Les capteurs sont abordables et peuvent être installés presque partout, même sur des infrastructures anciennes, ce qui serait financièrement impossible avec d'autres technologies, conclut l'élu.
vu sur 20 Minutes