Chikungunya à La Réunion : 40000 doses de Valneva début avril.
À La Réunion, la situation liée à l'épidémie de chikungunya devient de plus en plus préoccupante, et pour y faire face, le laboratoire franco-autrichien Valneva a annoncé qu'il mettra à ...
À La Réunion, la situation liée à l'épidémie de chikungunya devient de plus en plus préoccupante, et pour y faire face, le laboratoire franco-autrichien Valneva a annoncé qu'il mettra à disposition 40.000 doses de vaccin à partir du début avril. Cette initiative, qui a été confirmée le lundi 24 mars, est soutenue par les autorités sanitaires locales. En effet, seulement dix jours après que la préfecture a activé le niveau 4 du plan Orsec, le seuil avant d'atteindre une "épidémie de masse", une nouvelle phase de réponse à la crise se met en place.
Valneva, en collaboration avec l'Agence régionale de santé de La Réunion, a précisé que ces doses seront fournies dans le cadre d'un système de distribution qui pourrait également permettre d'augmenter le nombre de vaccins disponibles grâce à des contrats avec des grossistes de l'île. Le vaccin, connu sous le nom d'Ixchiq, sera administré en priorité aux personnes les plus vulnérables, notamment les seniors de plus de 65 ans, les adultes souffrant de comorbidités comme l'hypertension ou le diabète, ainsi qu'aux agents impliqués dans la lutte contre les moustiques. Cette démarche fait suite à la recommandation de la Haute autorité de santé, émise début mars, visant à protéger les populations les plus à risque.
Valneva n'ayant pas précédemment sollicité de remboursement auprès de l'Assurance maladie, le coût du vaccin, qui s'élève à environ 250 euros, devait en principe être supporté par le patient. Cependant, pour "réduire les formes graves et l'impact sanitaire de l'épidémie", le ministère de la Santé a annoncé début mars qu'un financement exceptionnel serait rapidement mis en place pour "offrir gratuitement la vaccination aux populations prioritaires". Récemment, deux personnes âgées, l'une de 86 ans et l'autre de 96 ans, ont perdu la vie à La Réunion à cause du chikungunya, marquant les premiers décès confirmés depuis le début de l'épidémie en août 2024. Depuis cette date, plus de 8 500 cas autochtones ont été signalés, dont près de 3 000 entre le 3 et le 9 mars, selon le dernier rapport de l'ARS.
De plus, deux cas importés de La Réunion ont été détectés à Mayotte, ce qui indique que l'épidémie pourrait s'étendre davantage. Bien que l'impact de cette maladie, transmise par le moustique tigre, soit pour l'instant moins sévère que celui de l'épidémie de 2005-2006, qui avait touché 260 000 personnes, soit un tiers de la population, et causé 225 décès, les projections actuelles, selon Patrick Mavingui, infectiologue et chercheur au CRNS de La Réunion, prévoient un pic de transmission d'ici fin avril. Il a souligné que "la dynamique de transmission va rester forte jusqu'à cette date". Il a également exprimé des réserves sur le timing du vaccin, notant que bien qu'il ne puisse pas stopper la transmission immédiate en raison du délai nécessaire pour développer des anticorps, il pourrait néanmoins réduire les hospitalisations et les cas graves. Le vaccin Ixchiq, le premier approuvé contre le chikungunya, est désormais disponible pour les adultes aux États-Unis, en Europe, au Canada et au Royaume-Uni.
vu sur France Info