L'intelligence artificielle qui détecte des arythmies mortelles jusqu'à 14 jours à l'avance
L'intelligence artificielle a fait un bond en avant en matière de détection des problèmes cardiaques, permettant d'identifier des arythmies potentiellement mortelles jusqu'à 14 jours avant leur ...
L'intelligence artificielle a fait un bond en avant en matière de détection des problèmes cardiaques, permettant d'identifier des arythmies potentiellement mortelles jusqu'à 14 jours avant leur apparition. Ce système innovant utilise des électrocardiogrammes (ECG) pour anticiper des événements cardiaques graves, offrant ainsi une nouvelle perspective sur la prévention en cardiologie et dans le domaine des urgences médicales. Les chercheurs de l'Université Paris Cité ont mis au point cette technologie dans le but d'améliorer les chances de survie des patients à risque.
Chaque année, environ cinq millions de personnes dans le monde succombent à une mort cardiaque subite, souvent sans signes précurseurs ni antécédents de maladies cardiaques. Cette réalité alarmante a motivé l'équipe de recherche à explorer comment l'intelligence artificielle pourrait imiter le fonctionnement du cerveau humain pour mieux prédire ces incidents tragiques. En analysant les données de plus de 240 000 ECG sur le long terme, l'IA a pu traiter des millions d'heures de battements cardiaques, révélant des schémas qui échappent à l'œil humain.
Les résultats de cette étude, publiés dans l'European Heart Journal, ouvrent la voie à des avancées significatives dans le domaine de la cardiologie. En intégrant cette technologie dans les pratiques médicales, il est possible d'améliorer le diagnostic précoce et de mettre en place des interventions plus efficaces pour les patients à risque. Cette approche pourrait transformer la manière dont les professionnels de santé gèrent les urgences cardiaques, en offrant une chance de sauver des vies grâce à une détection proactive.
Quelle précision l'IA atteint-elle pour les ECG ?
L'intelligence artificielle a su tirer parti d'un vaste ensemble de données d'entraînement pour apprendre à détecter ce que l'on appelle les « signaux faibles ». Ces signaux se manifestent par de légers écarts qui peuvent indiquer un risque accru d'arythmies cardiaques. Les chercheurs ont particulièrement mis l'accent sur l'analyse de la durée de l'excitation électrique et de la récupération des différentes cavités cardiaques durant un cycle cardiaque complet. Bien que l'IA soit encore en phase de test préliminaire, elle a déjà démontré sa capacité à identifier avec une précision de 70 % les patients à haut risque à partir d'ECG, tout en excluant les risques d'arythmies inexistants avec une précision impressionnante de 99,9 %.
Les chercheurs envisagent d'utiliser ce système dans le domaine de la prévention cardiologique et de la médecine d'urgence, afin de prédire les arythmies cardiaques potentielles bien avant qu'elles ne se manifestent. L'IA pourrait jouer un rôle crucial en surveillant en continu les patients vulnérables dans les hôpitaux, offrant ainsi une vigilance accrue. De plus, il est envisageable que cette technologie soit intégrée dans des dispositifs mobiles tels que des tensiomètres ou des montres connectées, permettant aux utilisateurs de recevoir des alertes précoces en cas de détection de signaux préoccupants.
Face à ces résultats prometteurs, les chercheurs prévoient de lancer une étude clinique pour évaluer l'efficacité de l'IA dans des conditions réelles. Cette étape sera cruciale pour valider les performances de l'IA et son potentiel à transformer la manière dont les arythmies cardiaques sont détectées et gérées. En intégrant cette technologie dans le quotidien des soins de santé, il est possible d'améliorer significativement la prise en charge des patients à risque, tout en permettant aux médecins de mettre en place des interventions appropriées en temps opportun.
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