Plus de 4000 amphibiens sauvés en Seine-Maritime
En Seine-Maritime, une belle initiative a permis de sauver plus de 4.000 amphibiens, dont des crapauds, des grenouilles et des tritons, grâce à l'engagement des bénévoles. L'opération de sauvetage ...
L'opération de sauvetage, orchestrée par l'association Muchedent au Naturel, a duré deux mois, se terminant fin mars 2025. Pendant cette période, les bénévoles ont travaillé sans relâche pour aider ces créatures à traverser la départementale 154 en toute sécurité. En tout, ce sont 4.200 batraciens qui ont été secourus, un chiffre impressionnant qui témoigne de l'importance de la protection de la faune locale.
Au début de l'opération, les bénévoles ont mis en place un dispositif ingénieux à Muchedent et Saint-Hellier, situés entre Rouen et Dieppe, près de la forêt d'Eawy. Ils ont installé 500 mètres de bâches verticales et enterré une trentaine de seaux le long de la route, dans le but d'empêcher les crapauds de se faire écraser en traversant pour rejoindre leurs zones de reproduction. Chaque matin, pendant deux mois, les bénévoles se sont rendus sur place pour vider les seaux, transportant les amphibiens de l'autre côté de la route, assurant ainsi leur sécurité. Cette initiative démontre non seulement l'engagement des bénévoles, mais aussi la nécessité de protéger ces espèces vulnérables.
Le moment est venu de faire le point, et les résultats sont impressionnants, selon Bruno Veron, le président de l'association Muchedent au Naturel. "Nous avons réussi à sauver plus de 4.000 amphibiens cette année, un chiffre qui nous surprend vraiment. Nous sommes fiers de notre travail, mais en même temps, une certaine inquiétude persiste. Si nos efforts ne peuvent pas se maintenir ou s'étendre, la situation dans la vallée nous rappelle qu'il y a encore de nombreux batraciens qui risquent d'être écrasés au fil des ans. Cela dit, il est réconfortant de penser que les animaux que nous avons sauvés l'année dernière ont peut-être contribué à ce nombre élevé cette année. Notre action a un impact positif sur la nature, et il est crucial de la poursuivre."
Ces chiffres soulignent l'urgence de financer des "crapauducs", ces tuyaux enterrés qui permettent aux crapauds de traverser en toute sécurité sous les routes, explique Johan, un bénévole de l'association. "Pour cela, il est nécessaire d'installer des buses de 200 millimètres sous la voirie, afin de faciliter le passage des crapauds. Il faut également des glissières de sécurité pour les orienter vers ces tuyaux. Le coût total de ce projet est estimé à environ 30.000 euros, mais en réalité, cela pourrait atteindre 50.000 euros avec l'ajout des glissières. Pour une association, et avec le soutien des riverains concernés, une telle somme est difficile à assumer. C'est pourquoi nous avons besoin de l'aide des collectivités, qui ont un rôle à jouer dans cette problématique d'intérêt général."
L'association prévoit d'organiser une réunion le 16 avril 2025, réunissant des représentants de la Préfecture de la Seine-Maritime, de l'Office Français de la Biodiversité et des collectivités locales, dans le but d'obtenir des financements pour les crapauducs. De plus, une souscription a été lancée il y a quelques mois en collaboration avec la fondation du patrimoine pour collecter des fonds. Cette initiative vise à sensibiliser le public à l'importance de la protection des amphibiens et à mobiliser des ressources pour garantir leur sécurité face aux dangers de la circulation routière.
vu sur France Bleu