Soutien pour Alassane : un jeune en difficulté à Nanterre qui se retrouve à la rue
Alassane, un collégien de Nanterre, traverse une période difficile, ayant besoin de stabilité pour poursuivre à la fois sa scolarité et ses traitements médicaux. Depuis une semaine, l'Aide Sociale ...
Depuis une semaine, l'Aide Sociale à l'Enfance des Hauts-de-Seine a cessé de s'occuper de son hébergement, le laissant dans une situation précaire. Face à cette urgence, l'équipe éducative de son collège, soutenue par des élus locaux et l'association RESF, s'est mobilisée pour éviter qu'il ne dorme dehors. La représentante de la Fédération des Conseils des Parents d’Élèves (FCPE) du collège André-Doucet a qualifié sa situation de "grave et urgente".
Les enseignants et le personnel se sont organisés pour lui trouver un toit, et il a pu passer la nuit de lundi à mardi à l'intérieur de l'établissement, selon des sources internes. Ce mardi 1er avril, une manifestation a eu lieu devant le collège pour soutenir Alassane. En plus de ses difficultés de logement, il souffre d'une maladie chronique qui nécessite un traitement quotidien, ce qui complique encore plus sa situation. La représentante des parents d'élèves a exprimé son indignation face à cette réalité, soulignant qu'il est choquant de voir un adolescent dans une telle détresse. Elle a ajouté que tout le monde s'efforce de lui fournir un hébergement, de la nourriture et de lui permettre de continuer à fréquenter le collège, car Alassane est un élève motivé.
Alassane est un jeune mineur non accompagné originaire de Côte d’Ivoire, qui se retrouve sans logement fixe depuis vendredi dernier. Selon Hervé Lecomte, qui l'accompagne au sein de l'association Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Alassane, né en 2009, a quitté son pays en septembre 2023 pour fuir un rite initiatique. Comme beaucoup d'autres mineurs dans sa situation, il a voyagé en 4x4 avant de poursuivre à pied jusqu'en Libye, puis a traversé la Méditerranée sur un canot de fortune dans des conditions très difficiles, aidé par des passeurs.
Son objectif était d'atteindre la France, où il espère s'intégrer grâce à sa maîtrise du français. À son arrivée, il est pris en charge par l'ASE de Seine-Saint-Denis à Bobigny, après avoir été reconnu mineur par le juge des enfants en mai 2024. Cependant, il est ensuite transféré à l'ASE des Hauts-de-Seine à Nanterre, qui conteste sa minorité en faisant appel. En février dernier, la cour d’appel de Paris a statué contre la reconnaissance de sa minorité, annulant ainsi la prise en charge par l'ASE jusqu'en 2026. Hervé Lecomte souligne pourtant qu'Alassane possède un passeport et une carte consulaire ivoirienne prouvant qu'il a 15 ans et demi.
L'association sollicite le département des Hauts-de-Seine pour réintégrer le jeune homme dans un foyer de l'ASE, malgré la décision judiciaire. "C'est essentiel pour sa santé et son avenir scolaire. Cela relèverait d'une décision humaine. On ne peut pas abandonner un jeune à lui-même", souligne Hervé Lecomte. Par ailleurs, le groupe Gauche Citoyenne Communiste et républicaine au conseil départemental appelle le département à "prendre en considération les circonstances humanitaires évidentes de ce collégien et à revenir rapidement sur sa décision de le laisser à la rue."
Le maire Divers Gauche de Nanterre, Raphaël Adam, demande également au département de "garantir la sécurité" du jeune. Après avoir passé une nuit au collège, Alassane est logé ce mardi soir dans un hôtel financé par les services sociaux de la mairie. RESF attend aussi une confirmation de l'Éducation Nationale pour une place dans un internat à partir de mercredi.
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