Marathon de Londres : l'urine devient un engrais durable
Des toilettes aux miches de pain : c'est ainsi que l'urine des coureurs du marathon de Londres se transforme en engrais. Si l'on devait quantifier l'urine produite lors de l'événement de l'année ...

Si l'on devait quantifier l'urine produite lors de l'événement de l'année dernière, elle aurait suffi à fertiliser assez de blé pour produire 3 000 pains. Avant de se lancer dans cette course emblématique, les participants s'adonnent à plusieurs rituels : ils se chargent en glucides, s'échauffent et, surtout, font la queue pour se soulager du stress pré-course. Cette année, le marathon TCS de Londres innove en intégrant une dimension écologique à cette routine, en collectant l'urine de milliers de coureurs pour la recycler en engrais, dans le but d'évaluer son efficacité pour la culture du blé.
Cette initiative s'inscrit dans une démarche de développement durable qui fait la renommée de l'un des marathons les plus prisés au monde. En transformant un élément souvent négligé en une ressource précieuse, cet événement ne se contente pas de célébrer la course à pied, mais contribue également à la sensibilisation sur l'importance de la durabilité. Les coureurs, en participant à cette expérience unique, deviennent ainsi des acteurs du changement, prouvant que même les moments les plus anodins peuvent avoir un impact positif sur l'environnement. Cette approche innovante suscite un grand intérêt et pourrait bien inspirer d'autres événements sportifs à suivre le même chemin.
Transformer l'urine en engrais pour le blé
La campagne est orchestrée par Peequal, une entreprise innovante qui a mis au point des urinoirs spécialement conçus pour les femmes. Selon leurs études, ces urinoirs seraient 2,7 fois plus rapides à utiliser que les toilettes portables classiques. En collaboration avec NPK Recovery, qui se spécialise dans la transformation des déchets humains en nutriments pour l'agriculture, Peequal participe pour la troisième fois à la célèbre course londonienne. Cette année, neuf de leurs urinoirs seront installés sur la ligne de départ jaune du marathon, avec l'objectif de collecter environ 1 000 litres d'urine tout au long de l'événement.
L'urine récoltée ne sera pas simplement évacuée dans les égouts, mais sera plutôt traitée par des bactéries pour en extraire des nutriments essentiels, comme l'azote, qui est crucial pour la culture du blé. Une fois le processus de transformation terminé, l'engrais obtenu sera testé sur des champs expérimentaux afin de mesurer son efficacité. D'après les estimations de NPK Recovery, 1 000 litres d'urine pourraient suffire à produire assez de blé pour environ 195 pains. En tenant compte de l'urine des 53 700 coureurs qui ont terminé le marathon l'année précédente, cela pourrait potentiellement représenter plus de 3 000 pains.
Cette initiative est non seulement une avancée écologique, mais elle contribue également à améliorer les performances des coureurs. Pour des participantes comme Susan Farrell, qui court au nom de l'association caritative britannique NSPCC, c'est un véritable atout. Elle souligne avec enthousiasme que les urines nerveuses de milliers de femmes peuvent ainsi soutenir une cause noble, ajoutant une dimension significative à leur participation au marathon.
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