Péniches sur le Rhône : un défi pour réduire le trafic routier
Moins de camions sur les routes et davantage de péniches sur les voies navigables : c'est le défi que se lance le Rhône. En effet, un convoi fluvial a la capacité de transporter l'équivalent de ...

En effet, un convoi fluvial a la capacité de transporter l'équivalent de 230 camions ou de quatre trains de fret en un seul voyage, ce qui en fait une alternative très intéressante pour le transport de marchandises. La compagnie CMA-CGM a pour ambition de doubler le volume de fret sur le Rhône, en développant un axe majeur reliant Marseille à Lyon, dans le but de mieux desservir les marchés européens. Alors que le transport routier a dominé le secteur pendant près de cinquante ans, le transport fluvial semble prêt à faire son grand retour, soutenu par des industriels et des acteurs publics qui voient en lui une solution pour réduire les émissions de carbone.
Parmi les routes fluviales les plus prometteuses, celle qui s'étend de Fos-sur-Mer, près de Marseille, jusqu'à Lyon, sur une distance de 330 kilomètres, est particulièrement prisée. Ce trajet, qui était très fréquenté dans l'après-guerre, a malheureusement été négligé dans les années 1980, mais aujourd'hui, il pourrait retrouver une nouvelle vie. Les initiatives visant à revitaliser cette voie navigable s'inscrivent dans une volonté plus large de rendre le transport de marchandises plus durable et respectueux de l'environnement. En réinvestissant dans le Rhône, les acteurs du secteur espèrent non seulement alléger le trafic routier, mais aussi contribuer à un avenir plus vert pour le transport en Europe.
CMA-CGM et le port de Lyon : vers un trafic fluvial accru
Le port Edouard Herriot de Lyon, situé juste derrière la dernière écluse, s'apprête à connaître une transformation significative grâce à un investissement de 40 millions d'euros de la part de plusieurs partenaires. Ce projet vise à accroître le trafic fluvial, à améliorer la capacité de stockage et à renforcer les liaisons ferroviaires, tout en cherchant à réduire la pollution. Malgré sa lenteur, le fleuve présente de nombreux atouts. Stéphane Roux, directeur des opérations logistiques du groupe BUT Conforama, souligne que bien que les délais de transport soient désormais plus longs, la différence reste relativement marginale et les coûts demeurent comparables. En revanche, ce qui est appréciable, c'est la régularité du flux de marchandises.
Derrière cette initiative, on retrouve le groupe CMA-CGM, un acteur majeur du transport maritime, qui s'engage activement dans le développement du trafic fluvial. Leur ambition est claire : doubler le volume de trafic sur le Rhône, avec des perspectives d'expansion encore plus ambitieuses par la suite. Cette dynamique s'inscrit dans une volonté plus large de promouvoir des modes de transport alternatifs et durables, contribuant ainsi à la préservation de l'environnement tout en répondant aux besoins croissants du marché. Le fleuve, avec ses caractéristiques uniques, pourrait bien devenir un axe stratégique pour le transport de marchandises dans les années à venir.
vu sur France Info