Ce pesticide jugé responsable de la disparition des abeilles est désormais interdit au Royaume-Uni.
Une décision importante a été prise au Royaume-Uni avec l'interdiction d'un pesticide jugé responsable de la disparition des abeilles.
Pour la première fois en cinq ans, les autorités ont décidé de mettre un terme à l'utilisation d'urgence de Cruiser SB, un néonicotinoïde qui est principalement appliqué sur les cultures de betterave sucrière pour éliminer les pucerons, porteurs d'une maladie appelée jaunisse virale. Bien que cette mesure soit accueillie avec enthousiasme par les défenseurs de l'environnement, elle suscite des critiques du côté des agriculteurs qui dépendent de ce produit pour protéger leurs récoltes.
Ce pesticide, qui est également reconnu pour sa toxicité envers les abeilles, avait déjà été interdit dans l'Union européenne. Depuis le Brexit, le Royaume-Uni avait continué à autoriser son usage d'urgence chaque année, mais la situation a changé avec l'arrivée du nouveau gouvernement. Cette semaine, une demande conjointe du National Farmers' Union et de British Sugar pour prolonger l'utilisation de Cruiser SB a été refusée, marquant un tournant dans la politique agricole du pays et soulignant les tensions entre la nécessité de protéger l'environnement et les besoins des agriculteurs.
Selon Doug Parr, le directeur des politiques de Greenpeace au Royaume-Uni, les populations d'abeilles ont subi un véritable effondrement ces dernières années, et l'utilisation des néonicotinoïdes est souvent pointée du doigt comme l'une des raisons majeures de ce déclin alarmant. Il souligne que la fin de la pratique des autorisations annuelles "d'urgence" pour ces pesticides nocifs pourrait être un tournant décisif, ouvrant la voie à un potentiel rétablissement des abeilles.
Cependant, cette interdiction n'est pas sans controverse, notamment parmi les producteurs de betteraves sucrières qui se retrouvent sans alternative efficace au Cruiser SB. Ils expriment leurs préoccupations face à cette décision, craignant que cela n'affecte leur production et leur rentabilité, tout en soulignant la nécessité de trouver des solutions viables pour protéger à la fois les cultures et les pollinisateurs.